Les autorités biélorusses ont retiré ce 29 août l'accréditation de plusieurs journalistes de médias étrangers, dont l'AFP, à la veille d'une nouvelle grande manifestation prévue par l'opposition, qui conteste les résultats de la présidentielle du 9 août, a annoncé l’agence.
Selon le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz, cette décision a été prise sur la base d'une recommandation de la Commission interministérielle de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Il n'a pas précisé combien de journalistes sont concernés par cette mesure, mais des médias étrangers comme la BBC ou Associated Press ont fait état du retrait de l'accréditation à certains de leurs employés.
«Les journalistes biélorusses de l'AFP se sont vu dire par le gouvernement que leurs accréditations avaient été annulées. Aucune explication n'a été fournie et nous ne sommes pas au courant des raisons du retrait des accréditations. Nous demandons aux autorités de rétablir leurs accréditations afin qu'ils puissent continuer à fournir une couverture indépendante et impartiale des événements», a déclaré le directeur de l'information de l'agence France-Presse, Phil Chetwynd.
Un porte-parole de la BBC avait lui aussi appelé les autorités biélorusses à «révoquer leur décision».
La situation en Biélorussie
Des manifestations en Biélorussie ont éclaté tout de suite après l'élection présidentielle du 9 août, l’opposition la qualifiant de «frauduleuse». Les premières actions avaient été réprimées par les forces de l’ordre, faisant trois morts et des centaines de blessés. Selon les chiffres officiels, plus de 6.700 personnes ont été interpellées.
La Commission électorale centrale a donné gagnant le Président sortant Alexandre Loukachenko, qui a totalisé 80,1% des voix. La candidate de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, a été créditée de 10,1% des suffrages.
Les résultats de la présidentielle ont été rejetés par l'Union européenne, qui a déclaré qu’elle préparait des sanctions contre de hauts responsables biélorusses.