La construction du Nord Stream 2 est à l’arrêt en mer Baltique, à cause d’une zone liée à la ponte des morues, rapporte le Radio-télédiffuseur de l'Allemagne du Nord (NDR).
Le tracé du gazoduc entre en effet dans une zone considérée comme propice à la ponte des morues, au sud-est de l'île de Bornholm. Le navire russe Akademik Cherskiy, spécialisé dans la pose sous-marine, est donc stationné sans activité sur l’île de Rügen voisine. La saison de pontes de morues est censée s’étaler de juillet à août.
Les réticences du Danemark
Le Danemark a été le dernier pays concerné à donner son aval à la construction du gazoduc, en octobre 2019.
Le gouvernement danois a notamment mis en avant le risque de heurter des munitions immergées en mer Baltique, au cours des travaux. Jusqu’en juillet 2020, seuls les navires à positionnement dynamiques étaient autorisés à participer à la pose des tuyaux, les navires à ancres étant considérés comme trop dangereux.
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction d’un gazoduc long de 1.230 kilomètres entre le littoral russe et l’Allemagne qui passera par le fond de la mer Baltique dans les eaux territoriales et les zones économiques exclusives de la Finlande, de la Suède et du Danemark. Une fois construite, la conduite sera d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Le 15 juillet, le département d'État américain a publié des recommandations en vertu de la loi CAATSA en y incluant le gazoduc Nord Stream 2 et la deuxième ligne du Turkish Stream. Mike Pompeo a qualifié cette mesure de «signal clair pour les entreprises participant aux projets». «Sortez immédiatement [des projets, ndlr] ou il y aura des conséquences», a ajouté le secrétaire d'État.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé le fait que Washington ait recours à «des pressions politiques pour une concurrence déloyale» ce qui, selon elle, témoigne de «la faiblesse du système américain».