La Banque africaine de développement (BAD) vient de publier sur son site officiel son rapport semestriel relatif aux perspectives économiques de l’Afrique pour l’année 2020. Les experts économiques de la BAD qui ont rédigé ce document ont confronté leurs prévisions d’avant Covid-19 de janvier (scénario de base), aux projections futures au-delà du 30 juin, si la pandémie venait à s’éterniser (scénario pessimiste). Ainsi, alors que les prévisions de croissance pour les pays africains, selon le scénario de base, n’étaient pas réjouissantes, celles du scénario pessimiste sont encore plus négatives.
La BAD affirme que le PIB réel de l’Afrique devrait se contracter de 1,7% en 2020, soit une baisse de 5,6% par rapport aux prévisions de janvier 2020. Cette projection est faite en considérant que l’impact de la pandémie sera substantiel mais de courte durée. Cependant, si le coronavirus continue à sévir sur le continent au-delà du premier semestre, alors la contraction du PIB sera de l’ordre de 3,4 %, soit une baisse de 7,3% par rapport à janvier 2020.
Le Maghreb également dans la tourmente
La Tunisie arrive en deuxième position avec une contraction de moins 3,4% dans le premier cas et de moins 4% dans le second.
Ces deux premiers pays doivent leur récession à la contraction subie de plein fouet par le secteur du tourisme qui a souffert du confinement et de la fermeture des frontières et des espaces aériens.
L’Algérie qui occupe la troisième place aura une récession de moins 4,4% selon le premier scénario et de moins 5,4 selon le second.
Étant dépendantes à 98% des exportations des hydrocarbures, le recul des économies algérienne et libyenne est dû essentiellement à la chute des prix du pétrole et du gaz.
Pourquoi l’Égypte s’en sort mieux?
Le seul pays d’Afrique du Nord qui a pu maintenir une croissance positive malgré la crise du Covid-19 est l’Égypte. En effet, le rapport de la BAD indique que la croissance du pays sera de plus 2,2%, selon la première projection, et de plus 0,8% selon la seconde. L’économie égyptienne a tenu bon face à la crise du Covid-19 en raison de sa forte diversification. Le même topo correspond à d’autres pays africains comme l’Éthiopie (+3,6% ; +2,6%), le Kenya (+1,4% ; +0,6%), la Côte d’Ivoire (+3% ; 1,5%) et le Sénégal (+2,8% ; +0,1 %).
Partant de ces prévisions, la Banque africaine de développement a averti qu’à cause de la crise du Covid-19, entre 28,2 et 49,2 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté entre 2020 et 2021, selon les deux projections. La BAD prévoit également entre 24,6 et 30 millions de destruction d’emplois.