Mercredi 1er juillet, la chambre correctionnelle du tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, a jugé l’affaire de l’ancien président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, un proche de Saïd Bouteflika, frère cadet de l’ex-Président déchu, «pour corruption». Ses quatre frères, les deux ex-Premiers ministres d’Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et huit ministres ont été également jugés dans le cadre de cette affaire. Ils ont tous écopé de lourdes peines de prison ferme assorties d’importantes amendes.
Selon le journal francophone El Watan, le condamné, qui possède 55 entreprises, a bénéficié illégalement entre 2000 et 2019 de 275 marchés publics, pour une valeur totale de 100 milliards de dinars (700 millions d’euros). Son groupe de travaux publics ETRHB a également «bénéficié de 57 biens fonciers dans 19 wilayas, d’une valeur de 1.000 milliards de dinars [près de sept milliards d’euros, ndlr]», ajoute le média.
Ses frères Omar, Meziane, Sofiane et Mohamed ont écopé, quant à eux, de quatre ans de prison ferme et huit millions de dinars chacun avec saisie de leurs biens également, selon TSA.
Les ministres
Ils ont été poursuivis dans des affaires en lien avec plusieurs grands projets d’infrastructures publiques, «dont l’autoroute Boudouaou-Zéralda, la pénétrante de l’aéroport international d’Alger, l’autoroute Est-Ouest [de près de 1.200 kilomètres, ndlr]», écrit TSA.
Ainsi, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés à une peine 12 ans de prison ferme assortie d’un million de dinars (6.900 euros) d’amende.
Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite à l’étranger, a été condamné par contumace à 20 ans de prison.
Depuis plusieurs mois, des voix se lèvent en Algérie, appelant la justice à juger l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika «au moins symboliquement», vu son état de santé. En effet, lors du procès, les 10 ex-responsables du gouvernement ont affirmé qu’ils avaient juste «exécuté ses ordres et ses consignes».