Jugés en appel depuis le 1er mars pour leur implication dans des affaires de corruption, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés mercredi 25 mars par la cour d’appel d’Alger qui a ainsi confirmé les peines prononcées en première instance, a indiqué le site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA). Les ex-responsables étaient poursuivis dans le cadre des affaires liées aux usines d’assemblage automobile et du financement occulte de la campagne présidentielle pour le cinquième mandat du Président déchu Abdelaziz Bouteflika.
Réduction de peines pour les autres
La cour d’appel a cependant allégé les peines des ex-ministres Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi, ainsi que celles des oligarques les plus influents de l’ère Bouteflika, Ali Haddad, Ahmed Maâzouz et Mohamed Bairi.
Ainsi, les deux ministres ont vu leurs peines réduites de dix à cinq ans. Celles d’Ali Haddad et Ahmed Maâzouz sont passées de sept à quatre ans. Et enfin, Mohamed Bairi a été condamné à trois ans au lieu des six ans décidés en première instance.
Les appels du ministre Rahabi
Lors d’une intervention jeudi 27 février sur la chaîne satellite El Bilad TV, M.Rahabi avait appelé à juger Abdelaziz Bouteflika pour sa responsabilité dans la corruption et dilapidation des deniers publics qui se sont répandues dans le pays durant ses 20 ans au pouvoir.
«Le Président de la République [Abdelaziz Bouteflika, ndlr] a une responsabilité dans la corruption, il l’a couverte», avait-il affirmé. Et de rappeler que «d’anciens Premiers ministres [Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ndlr] avaient dit devant le juge qu’ils avaient octroyé des crédits [non remboursés à des oligarques, ndlr] sur ordre du Président de la République [Abdelaziz Bouteflika, ndlr]».
Le constat cinglant du Premier ministre
Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a qualifié de «catastrophique» la gestion du pays sous le Président déchu Abdelaziz Bouteflika, lors de la présentation mardi 11 février du plan de son gouvernement à l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne.
«Ces pratiques ont entraîné la marginalisation des compétences nationales, sincères et honnêtes, déstabilisant ainsi les fondements même de l’État et menaçant l’unité du peuple», a-t-il déploré.