L’OMS Afrique réagit aux critiques des autorités sanitaires algériennes

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L’OMS Afrique a réagi mardi aux critiques des autorités algériennes l’ayant accusée «d’avoir manipulé» les chiffres relatifs au Covid-19. L’organisation a affirmé que les propos de sa directrice, Mme Matshidiso Moeti, avaient été déformés par certains médias.

Suite à la polémique suscitée par un rapport rendu public jeudi 11 juin par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, et auquel le Comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie de Covid-19 en Algérie a vivement réagi, l’OMS a répondu mardi 16 juin aux critiques en affirmant que les propos de sa directrice, la Dr Matshidiso Moeti, «ont été mal interprétés par certains médias».

«Lors d’un point-presse virtuel avec des journalistes internationaux le 11 juin 2020, la Dr Matshidiso Moeti […] a été interrogée sur les perspectives actuelles de la pandémie régionale de Covid-19», indique un communiqué de l’OMS, précisant que «les remarques de la Directrice régionale ont été mal interprétées par certains médias, qui les ont assimilées à une identification de l’Algérie comme étant une zone à incidence élevée dans la région».

Qu’a dit Mme Moeti?

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La note de l’OMS Afrique explique que «dans sa réponse, la Dr Moeti a indiqué que la région connaît une augmentation constante des cas de Covid-19 et qu’un certain nombre de pays, dont l’Algérie, gèrent les zones à incidence élevée en prenant des mesures de santé publique fortes».

La responsable, selon la même source, «a mentionné […] quelques zones à incidence élevée devant être gérées dans un certain nombre de pays, comme c’est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie, au Cameroun par exemple».

Dans ce sens, «la Dr Moeti a fait référence à l’Algérie comme étant un exemple à suivre de pays qui gère des zones à incidence élevée, comme le font un certain nombre d’autres pays». «L’analyse épidémiologique révèle une diminution du nombre de nouveaux cas confirmés de Covid-19 depuis le 25 mai 2020», conclut le communiqué.

La polémique

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Jeudi 11 juin, lors de son point-presse, Mme Moeti a fait état d’une accélération de l’épidémie en Afrique, soulignant qu’«il a fallu 98 jours pour atteindre 100.000 cas, et seulement 19 jours pour passer à 200.000 cas».

La directrice de l’OMS Afrique a signalé que cette accélération avait été enregistrée notamment en Algérie, en Égypte, au Nigeria, en Afrique du Sud et au Soudan, pays où sont concentrés 70% des décès sur le continent.

Réuni samedi 13 juin sous la présidence du chef de l’État algérien Abdelmadjid Tebboune, le Comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie en Algérie a exprimé son étonnement quant aux «déclarations de la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dans lesquelles elle a manipulé les données quotidiennes de l’OMS concernant les cas de contamination en Algérie», indique un communiqué de la présidence de la République.

Ainsi, le comité a «démenti en bloc les conclusions» de Mme Moeti, qualifiant sa position de «dépassement de ses prérogatives, qui pourrait être mû par des considérations sélectives, rejetées dans le fond et en la forme».
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