Trudeau et Trump, deux approches radicalement différentes de la gestion du Covid-19 et des manifestations

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Justin Trudeau et Donald Trump ont des approches très différentes de la double crise du Covid-19 et des manifestations contre les violences policières à la suite de la mort de George Floyd lors de son interpellation à Minneapolis. Analyse de Mathieu Arès, professeur et chercheur dans deux universités de Montréal, pour le Désordre mondial.

Les États-Unis et le Canada partagent une frontière commune, mais Donald Trump et Justin Trudeau ont des regards très différents sur deux crises accablantes: d’une part le coronavirus, de l’autre, les manifestations qui ont éclaté dans le monde entier dans la foulée de la mort de George Floyd aux mains de la police de Minneapolis.

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Interrogé par la presse au sujet de la menace du Président américain d’utiliser l’armée américaine pour réprimer les manifestations et les violences urbaines dans plusieurs villes des États-Unis, Trudeau est resté silencieux pendant 21 secondes avant de répondre.
Mathieu Arès, professeur à l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’Université de Québec, toutes deux à Montréal, réagit:

«Trudeau, tel qu’on le connaît, il y a un peu de théâtre.» 

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Le Premier ministre canadien a enfin répondu: «Nous regardons tous avec horreur et consternation ce qui se passe aux États-Unis.» Des manifestations ont éclaté dans plusieurs grandes villes canadiennes, en écho aux émeutes aux États-Unis. Cependant, Arès remet les pendules à l’heure:

«Évidemment, il n’y a pas eu d’esclavage à grande échelle [au Canada, ndlr]. Il y a beaucoup de gens qui assimilent les problèmes américains comme c’était la même chose. L’histoire des noirs haïtiens ou africains, ce n’est pas l’histoire des noirs américains. Et souvent, on fait une espèce d’amalgame des luttes.»

L’expert décrypte les actes de violences policières contre les journalistes observés lors des manifestations aux États-Unis: 

«Je pense que les policiers américains se sentent directement ciblés. Ils vont regarder tous les gestes [des suspects, ndlr], et je pense que ça crée un stress supplémentaire. Ils se disent: des journalistes “vous êtes là pour me prendre en faute” et certains perdent leur calme.»

Arès fait également le point sur la crise sanitaire du Covid-19 au Canada et relève les différences entre son pays et la situation et la gestion américaines. Il explique pourquoi l’armée canadienne a été envoyée dans les maisons de retraite pendant la crise sanitaire, ainsi que le nouveau programme d’embauche massif de préposés, décidé dans la foulée au Québec: 

«Le gouvernement au Québec a décidé d’offrir pour commencer un salaire de 49.000 dollars par an [32.000 euros environ, nldr], ce qui est plus que les infirmières qui débutent. Ils pensaient recruter à peu près 10.000 personnes et ont 60.000 candidatures qui se sont présentées en quelques jours. Et le gouvernement promet de payer durant la formation. Une formation de trois mois à 700 dollars par semaine [460 euros environ, ndlr].
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