Consternés, les habitants du village d’Imi Agadir (province de Tata, sud-est du Maroc) ont manifesté mardi 9 juin contre la remise en liberté sous caution d’un homme de 30 ans accusé d’avoir violé une fillette de six ans, Ikram, rapporte le site Yabiladi.
Les faits
Dans une déclaration à Yabiladi, le président de l’ONG Mohamed Oucharfat a expliqué que les faits remontaient à fin mai, quand Ikram «est allée jouer avec les filles du prévenu, chez-lui». «En raison du confinement sanitaire et des hésitations de la famille, la plainte n’a été déposée qu’une dizaine de jours après le viol», précise-t-il.
Après sa prise en charge par le centre d’écoute de l’ONG dédié aux femmes et aux enfants victimes de violences, la fillette a été examinée le 4 juin par les autorités sanitaires locales qui ont tout de suite alerté son père.
Mais le mis en cause a été remis en liberté sous caution le 6 juin, après que le père de la victime a signé la veille un abandon des poursuites «sous la pression et la contrainte», selon la note de l’ONG.
Suite à la détérioration de la santé de sa fille, le père a décidé de reprendre les poursuites judiciaires contre le suspect. En effet, il a demandé au Forum Ifous de l’assister dans sa démarche. L’organisation a accepté.
Une pétition en cours
En plus de la manifestation publique consacrée à Imi Agadir, une pétition a été lancée sur la plateforme Change.org en soutien à Ikram et sa famille.
Elle a déjà été signée par près de 171.000 personnes qui demandent justice pour la victime.
Au Maroc, 2.500 actions en justice ont été engagées par le ministère public en 2018 contre des personnes ayant commis des agressions sexuelles sur des enfants, d’après un bilan officiel.