L'Agence espagnole des médicaments et des dispositifs médicaux (AEMPS) a déclaré quela récente étude affirmant l’inefficacité de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, publiée dans la revue Lancet, ne présentait pas de «preuves convaincantes» pour mettre fin à l'utilisation de ce médicament en Espagne ou suspendre les recherches actuellement menées dans les hôpitaux du pays, rapporte le quotidien El Pais.
Toutefois, l’agence espagnole de la Santé a précisé que cette étude «livre des informations utiles».
«Mais il s'agit d'une étude d'observation, pas d'une étude clinique, donc elle ne permet pas d'obtenir des preuves convaincantes et indéniables, car il y a beaucoup de facteurs qui influencent ces études qui pourraient faire en sorte qu'elles ne soient pas vraiment fiables», a déclaré le porte-parole de l'agence, cité par le quotidien.
L'Agence a précisé que 15 études cliniques sur l'hydroxychloroquine étaient en cours en Espagne et que presque tous les hôpitaux étaient en train d'effectuer des études d’observation.
«Nous n’avons pas non plus reçu d’avertissement sur sa sécurité. Nous ne pensons pas qu’il y ait une raison de suspendre les recherches en cours ou d’arrêter d’utiliser le médicament dans le cadre d’un traitement expérimental», a ajouté l’AEMPS.
Selon El Pais, l'hydroxychloroquine est largement utilisée pour ce traitement en Espagne. Au moins 85% des patients hospitalisés pour cause de coronavirus dans le pays en reçoivent.
La France l’Italie, la Belgique et l’OMS réagissent
Qui plus est, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de faire une pause dans la série de tests de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine contre le Covid-19 pour évaluer leur efficacité.
Suite à la décision de l’OMS de suspendre les tests de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, l'Agence du médicament «souhaite suspendre» les essais cliniques avec cette molécule en France. En outre, la Belgique et l’Italie ont également interdit la prescription du médicament dans le traitement de Covid-19.
Didier Raoult s’exprime
À son tour, Didier Raoult, médecin marseillais qui défend l'utilisation de l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, a critiqué les résultats de cette étude, jugeant que le big data sur lequel a été établie la recherche comme «une espèce de fantaisie complètement délirante, qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité et qui mélange tout».