Une semaine après les chiffres publiés par l’Office national des statistiques (ONS) attestant d’un important recul de la croissance économique en 2019 en Algérie, les douanes ont indiqué dimanche 26 avril dans un communiqué que le déficit commercial du pays durant les deux premiers mois 2020 a augmenté de 79,16% par rapport à la même période l’année précédente.
Selon la même source, l’Algérie a exporté en janvier et février pour 4,9 milliards de dollars, contre 6,795 en 2019, soit une baisse de 27,89%. Les importations s’élèvent quant à elles à 6,129 milliards de dollars, contre 7,481 en 2019, soit une diminution de 18,07%.
Les hydrocarbures ont représenté 93,08% des exportations algériennes pour les deux premiers mois de 2020, soit 4,56 milliards de dollars, contre 6,35 milliards en 2019, pour un recul de 28,17%.
Le bilan de l’ONS
L’office indique que la croissance économique globale en 2019 s’est établie à 0,8%, contre 1,4% en 2018, soit un recul de 43%. Dans le même sens, il souligne que le Produit intérieur brut (PIB) hors hydrocarbures est de 2,4% en 2019, contre 3,3% en 2018, soit une chute de 27%.
Le secteur des hydrocarbures, poumon de l’économie algérienne et seule ressource en devises, a connu une baisse de 4,9% en 2019, en plus de celle enregistrée en 2018, soit 6,4%, rapporte l’ONS.
Une feuille de route pour résoudre la crise?
Ainsi, il préconise la dévaluation de la monnaie d’au moins 50%. Selon lui, cette mesure «pourrait annihiler l’effet de la chute de 50% du prix du pétrole, [et] aidera aussi, en les renchérissant de 50%, à réduire les importations, et ce sans intervention administrative».
Il conseille aussi la «taxation des grosses fortunes et exonération d’impôt des petits revenus et des start-up», «la confiscation des biens de tous les oligarques qui ont été condamnés et la récupération par le Trésor public de tous leurs avoirs détenus illégalement à l’étranger», ainsi que le changement de tous les billets de banque et la taxation à 30% des fortunes non déclarées.
Enfin, Ali Benouari défend la révision du budget alloué aux ministères de l’Intérieur et de la Défense dans les limites imposées par les exigences de la sécurité nationale. Les budgets de la présidence de la République et du ministère des Moudjahidine (Anciens combattants) doivent également être réduits, juge l’ancien ministre algérien du Trésor qui affirme que ces quatre institutions «consomment près de 40% du total du budget de fonctionnement, laissant aux secteurs productifs une part dérisoire».