Le flou qui règne en Algérie autour de l’allégement de la règle 51/49, qui limite à 49% la part d'investissements étrangers dans un projet réalisé en Algérie, contenu dans la loi de finances 2020, vient d’être dissipé pour le secteur de l’automobile. En effet, le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, a annoncé mardi 18 février à Alger que le nouveau cahier des charges n'obligera pas les investisseurs étrangers à s'associer à un partenaire local, mais avec des conditions, a rapporté l’Algérie Presse Service (APS).
«Nous n’obligerons pas l’investisseur de s’associer à un partenaire national mais on lui imposera d’apporter le financement et le savoir-faire», a déclaré le ministre, précisant que le gouvernement agira également pour aider les opérateurs de l’industrie automobile existant en Algérie à «s’intégrer dans les clauses du nouveau cahier des charges».
L’assouplissement de la règle 51/49 divise en Algérie
La décision du gouvernement algérien de supprimer la règle 51/49 pour certains secteurs a été saluée par bon nombre d’experts qui entrevoient une ouverture salutaire pour l’économie nationale sur les investissements directs étrangers (IDE). Le patronat algérien, lui, reste divisé sur la question.
En effet, dans un communiqué, l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) se déclare fermement opposée à la décision du gouvernement, une position motivée par le fait que les «entreprises, à l’image du secteur BTPH, fabricants des matériaux de construction, services et électroniques, sont faibles et non aidés à se développer dans l’environnement actuel». Ainsi, elle suggère au gouvernement d’explorer d’«autres pistes» pour trouver une «autre réglementation bien réfléchie et adéquate» en vue d’«encourager l’entreprise locale d’abord».
En 2018, l’Algérie a accueilli 1,5 milliard de dollars d’investissements directs étrangers, soit l’un des montants les plus faibles dans la région.