Lors d’une intervention lundi 10 février à la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement marocain), le ministre de l’Industrie et du Commerce Moulay Hafid Elalamy a expliqué, chiffres à l’appui, les raisons qui ont poussé le royaume chérifien à exiger la révision de l’Accord de libre-échange (ALE) avec la Turquie, rapporte le site d’information Yabiladi. Il a par ailleurs nuancé les résultats enregistrés dans le cadre d’autres ALE, notamment ceux signés avec l’Union européenne et les États-Unis, également déficitaires, précise la même source.
«Il s’avère à la lumière de ces chiffres que nous avons un problème avec la Turquie», constate le ministre qui ajoute que «faute de compromis, deux solutions se profilent: la révision ou la suspension par le Maroc de l’ALE».
Une dernière chance pour sauver l’accord?
Moulay Hafid Elalamy a déclaré devant les élus du peuple que la réunion mixte qui était prévue le 30 janvier pour examiner l’ALE à la lumière des doléances présentées par son ministère avait été reportée à la demande de la partie turque, et d’indiquer que «le 6 février, ils [les Turcs, ndlr] nous ont informé dans un mail de leur disposition aux négociations».
Quelle différence entre les ALE signés avec l’UE et les États-Unis?
Le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce a révélé aux députés les raisons économiques qui ont poussé son ministère à ne pas demander la révision des Accords de libre-échange conclus avec l’UE et les États-Unis, et ce malgré les déficits qu’ils enregistrent à l’image de celui signé avec la Turquie.
Pour ce qui est de l’Accord de libre-échange avec les États-Unis, Moulay Hafid Elalamy a informé que le déficit s’élevait à 20 milliards de dirhams (1,9 milliards d’euros) par an, précisant par ailleurs que les investissements américains au Maroc représentaient 6% du total des investissements directs étrangers.