Le cancer du pancréas fait partie des plus agressifs et mortels. Il est difficile à dépister au stade précoce et très difficile à soigner, car il résiste à de nombreux produits anticancéreux.
Des chercheurs britanniques et japonais, sous la direction de Simon Lewis de l'université de Bath et du professeur Suresh Awale de l'université de Toyama, ont découvert que la grandifloracine, substance active contenue dans la fleur tropicale Uvaria grandiflora (qui pousse en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande et aux Philippines) tuait les cellules cancéreuses du pancréas. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue ChemMedChem.
En se basant sur la grandifloracine, ils ont mis au point trois médicaments qui combattent le cancer encore plus efficacement que la substance naturelle. Cinq années d'essais sont nécessaires avant d'entamer les tests cliniques des nouveaux médicaments, mais les chercheurs déclarent dès à présent que ces produits sont plus efficaces et moins toxiques par rapport aux médicaments actuels.
«Le cancer du pancréas est très agressif et en général la tumeur se développe plus vite que les vaisseaux sanguins n'acheminent les substances nutritives jusqu'à l'organe. Résultat: les cellules saines meurent, alors que les cellules cancéreuses continuent de grandir, indique le communiqué de presse de l'université de Bath. Les médicaments que nous avons créés éliminent la capacité des cellules cancéreuses à supporter la privation. Au final, ces cellules meurent, alors que les cellules saines avec une réserve normale de substances nutritives ne sont pas affectées.»
Selon les auteurs, les substances naturelles contenues dans les plantes représentent un grand intérêt pour l'élaboration de nouveaux médicaments.
«Au fil de l'évolution, la nature a développé une immense diversité de composés actifs qui aident les espèces biologiques à survivre et à prospérer dans un large spectre de conditions environnementales, c'est pourquoi environ un quart de tous les médicaments sont obtenus à partir de plantes», explique Lorenzo Caggiano, coauteur de l'étude.
Ce dernier travaille en parallèle avec Simon Lewis sur une autre étude portant sur le développement de nouvelles méthodes pour soigner le cancer du cerveau à base de composés découverts dans les narcisses.