Plus d'une personne atteinte de cancer sur dix ne meurt pas de son cancer mais de d’affections touchant le cœur et les vaisseaux sanguins, annoncent les auteurs d’une étude publiée lundi 25 novembre dans l’European Heart Journal de la Société européenne de cardiologie.
Des cancérologues et cardiologues issus de cinq établissements américains ont comparé les statistiques concernant l’ensemble de la population des États-Unis aux données de plus de 3,2 millions de personnes auxquelles avait été diagnostiqué un cancer entre 1973 et 2012.
Le risque de mourir par AVC serait quatre fois plus élevé au cours de la première année suivant un diagnostic de cancer et chez les patients de moins de 35 ans, d’après les médecins.
Les survivants au cancer courent un risque plus élevé de décès par maladie cardiovasculaire jusqu'à la fin de leurs jours.
Et celui-ci est plus de 10 fois supérieur à celui de la population en général parmi les personnes diagnostiquées avec un cancer avant l'âge de 55 ans, a déclaré Kathleen Sturgeon, professeure adjointe de santé publique au Penn State College of Medicine et au Penn State Cancer Institute, à Hershey, en Pennsylvanie, citée par la Société européenne de cardiologie:
«Ces résultats montrent qu'une grande proportion de patients atteints de cancer mourront de maladies cardiovasculaires, notamment de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux, d'anévrismes, d'hypertension et de lésions des vaisseaux sanguins.»
Quels cancers concernés?
La majorité (près de 60%) des décès par maladie cardiovasculaire est survenue chez des patients atteints de cancers du sein et de la prostate, qui sont les plus fréquemment diagnostiqués.
Les patients les plus susceptibles de décéder du cancer plutôt que des problèmes cardiovasculaires étaient ceux présentant les cancers les plus agressifs et les plus difficiles à traiter, tels que ceux du poumon, du foie, du cerveau, de l'estomac, de la vésicule biliaire, du pancréas, de l'œsophage, des ovaires et de la moelle osseuse.
«Les praticiens doivent être conscients que la plupart des décès par maladie cardiovasculaire surviennent chez des patients chez qui un cancer du sein, de la prostate ou de la vessie a été diagnostiqué […]. De plus, les médecins devraient contrôler les maladies cardiovasculaires de manière plus intense chez les survivants au cancer», a conclu Nicholas Zaorsky, radio-oncologue, qui fait partie de l’équipe des chercheurs.
Limites de l’étude
Toutefois, les auteurs de l’étude n’ont pas pris en compte le type de traitement reçu par les patients, alors que certains traitements peuvent être plus toxiques pour le cœur.
De plus, l’étude a été menée uniquement sur des patients aux États-Unis, alors que les risques peuvent varier d’un pays à l’autre. Les auteurs estiment que leurs conclusions s’appliquent surtout au Canada, à l’Europe et à l’Australie, car les cancers et les causes de décès chez les patients cancéreux y sont similaires, selon l’European Heart Journal.