Près d’un million d’Algériens pourraient se retrouver au chômage d’ici la fin de l’année

© Photo SAMIR-SID / Manifestants du Hirak, AlgérieManifestants du Hirak, Algérie
Manifestants du Hirak, Algérie - Sputnik Afrique
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La présidente de l’Organisation nationale du patronat et des entrepreneurs algérienne a mis en garde contre «la faillite imminente de 5.800 PME/PMI» si l’État ne fait rien pour les sauver. Le nombre de chômeurs qui pourrait être engendré viendrait s’ajouter aux 600.000 emplois perdus entre février et juillet suite à la fermeture de 30.000 PME.

D’ici la fin de l’année, l’Algérie risquerait de perdre près d’un million d’emplois si rien n’est fait pour arrêter l’hémorragie de la faillite des PME/PMI. En effet, dans une déclaration au journal arabophone El Bilad, la présidente de l’Organisation nationale du patronat et des entrepreneurs (ONPE), Samia El Makhloufi, a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation de près de 6.000 entreprises qui pourraient faire faillite si l’État ne se penche pas sérieusement sur leur cas.

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Un rapport transmis en juillet au ministère de l’Industrie et des Mines avait déjà fait état de la destruction de plus d’un demi-million d’emplois et de la faillite de dizaines de milliers de PME/PMI, notamment dans le bâtiment.

État d’alerte sur les PME/PMI

Ainsi, la présidente de l’ONPE a affirmé que «près de 5.800 petites et moyennes entreprises risquent de faire faillite dans différents secteurs, dont le bâtiment, la santé, l’agriculture et l’industrie de transformation, ce qui va poser un sérieux problème sur l’avenir de dizaines de milliers d’ouvriers qui risquent de se retrouver au chômage».

Mme El Makhloufi a estimé que l’industrie algérienne ne peut en aucun cas «être réduite à 9 ou 10 grands groupes industriels appartenant à l’oligarchie». «Des milliers de petites entreprises créées par de jeunes gens compétents, qui sont les principaux moteurs de la richesse nationale, sont complétement asphyxiées et risquent une faillite immédiate si l’État ne vient pas à leur aide».

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Passe d’armes en Algérie entre les usines montant des smartphones et le ministère de l’Industrie
Selon Samia El Makhloufi, les affaires de corruption qui ont éclaté depuis le début du mouvement de contestation populaire du 22 février ont négativement pesé sur les possibilités de financement des petites entreprises.

«Des milliers d'entreprises endettées ont du mal à obtenir des prêts bancaires pour financer leurs projets, en raison des décisions qui ont touché les grands groupes impliqués dans la corruption», a-t-elle expliqué. «Tous les secteurs seront touchés par l’austérité budgétaire et la diminution des investissements de l’État dans les projets structurants», a-t-elle prévenu, soulignant l’urgence de la tenue de l’élection présidentielle.

Les chiffres annoncés en juillet

Les investissements productifs ont baissé de 26% entre février et juillet 2019, en raison du mouvement de contestation et de la crise politique qui s’est ensuivie, impactant négativement le marché de l’emploi et la croissance, indique le rapport susmentionné transmis au ministère de l’Industrie et des Mines.

Manifestations en Algérie - Sputnik Afrique
La sonnette d'alarme sur la situation économique de l'Algérie tirée par une organisation patronale
En effet, le document indique que pas moins de 600.000 travailleurs ont perdu leur emploi et que 30.000 entreprises principalement des PME/PMI ont déposé le bilan.

La mise en garde de l’UNEP

À un mois de l’élection présidentielle en Algérie, l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP) a également tiré la sonnette d’alarme quant à la situation économique du pays, indique un communiqué de cette organisation relayé par l’agence Algérie Presse Service (APS).

Tel que répété plusieurs fois par des experts qui ont mis en garde contre la faillite du pays d’ici à 2022 si rien n’était fait, l’UNEP a expliqué que la situation de stagnation économique que connaît actuellement le pays avait généré des «situations extrêmement difficiles à gérer qui hypothèquent souvent la vie même de nombreuses entreprises».

«Cette situation de stagnation économique, si elle venait à se poursuivre, risque d’avoir pour conséquences, notamment, une déliquescence du tissu industriel national et une aggravation du chômage qui touche de nombreux citoyens et en particulier les jeunes», a-t-elle mis en garde.
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