À l’approche du premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes né le 17 novembre 2018, Le Monde dresse un sombre bilan de la réponse pénale apportée «aux divers débordements de l’année écoulée», notamment aux «confrontations répétées» entre protestataires et forces de l’ordre.
Les chiffres sont éloquents: le nombre de condamnations s’élève à plus de 3.100, soit «un record pour un mouvement social», constate Le Monde. Sur ces 3.100 personnes condamnées, environ 400 ont écopé de peines de prison ferme, et 600 autres de peines de prison avec possibilité d’aménagement.
«Selon nos informations, les peines prononcées sont allées, en moyenne, de quelques mois à trois ans de prison, avec ou sans sursis», écrit le quotidien qui met en doute les «accusations de laxisme dont a pu faire l’objet la justice lors de certains débats politiques».
Plus de 10.000 gardes à vue en sept mois
Des poursuites judiciaires ont en revanche été lancées contre 5.300 individus, dont 2.100 ont été jugés en comparution immédiate et 2.000 autres ont reçu une convocation judiciaire pour une date ultérieure. Des juges des mineurs ont été saisis dans 410 cas, et 620 personnes ont préféré une procédure de «plaider-coupable», détaille Le Monde.
Avec les manifestants, la justice est plus rapide
Toujours d’après ses données, la justice a travaillé «relativement vite dans les dossiers impliquant des manifestants», alors que les affaires de violences impliquant les membres des forces de l’ordre sont «mécaniquement plus lentes».
Le journal reconnaît que cet écart «nourrit bien sûr une partie du ressentiment de certains militants». Le Monde rappelle en outre que seuls deux fonctionnaires ont été à ce jour renvoyés devant un tribunal correctionnel à Paris.