Jeune femme au crâne fracassé à Marseille: Mediapart accuse l’IGPN de «protéger les siens»

© AFP 2024 FRANCOIS GUILLOTPortraits de protestataires blessés
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Mediapart accuse l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) de partialité dans l’enquête sur les violences subies par une jeune femme lors d’une manifestation de Gilets jaunes en décembre à Marseille.

Le 8 décembre 2018, une jeune femme de 19 ans a eu la tête fracassée par des policiers en marge d’une manifestation de Gilets jaunes à Marseille. Elle s’est écroulée après avoir été touchée à la cuisse par un tir de LBD. Elle aurait ensuite été violemment matraquée et aurait reçu des coups de pied, entraînant un traumatisme crânien et une grave hémorragie.

​En avril, le procureur de la République de Marseille a lancé une enquête préliminaire pour «violences aggravées par personnes dépositaires de l’autorité publique, en réunion». Une enquête de l’IGPN a également été ouverte.

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Onze mois après les faits, Mediapart, qui a pu consulter des pièces du dossier, accuse la «police des polices» de chercher à «dédouaner les responsables» et à «ne retrouver sous aucun prétexte les auteurs du tir et des coups qui ont changé la vie» de la jeune femme.

«Aucune mesure n’a à ce jour été prise à l’encontre du moindre policier», indique le média.

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Mediapart affirme notamment que deux policiers identifiés sur les images d’une vidéo amateur n’ont «toujours pas été entendus». L’un d’entre eux a eu le temps de disparaître avant l’ouverture de l’enquête grâce à un congé maladie et des vacances prolongées.

Dans le même temps, des preuves — comme le rapport faisant état de l’ensemble des interventions des policiers la journée du 8 décembre — ont disparu, alors qu’elles auraient pu être exploitées par la justice, indique Mediapart.

Contacté par le média, l’avocat de la victime, Brice Grazzini, accuse l’IGPN de ne pas aller au bout des choses et d’éviter de «poser les questions qui fâchent».

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Face à l’inertie de l’inspection, Me Grazzini promet notamment de demander «que le juge d’instruction ne saisisse plus l’IGPN mais la gendarmerie, sur la base d’une commission rogatoire». Il précise cependant que l’enquête n’est pas au point mort, le juge d’instruction étant «plutôt remonté et très compétent».

Vingt agrafes et dix points de suture

Une photo prise après son opération le 19 décembre et publiée par Mediapart, montre deux très longues cicatrices sur le crâne de la victime, avec une vingtaine d’agrafes et une dizaine de points de suture.

​Fin avril, la jeune femme a porté plainte contre la police pour «tentative d’homicide» et «violences volontaires».

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