Comme en 2015, les élus du Parti de l’Authenticité et de la modernité (PAM) au Maroc relancent le débat sur la question la légalisation du cannabis thérapeutique.
«Quand est-ce que le Maroc pourra un jour envisager de suivre la voie du Canada, des États-Unis et des Pays-Bas pour tirer profit des bénéfices thérapeutiques de la plante du cannabis?», s’interroge-t-il.
Par ailleurs, il relève «l’usage des bienfaits thérapeutiques du cannabis dans plus de 30 pays à travers le monde», soulignant que «certains professeurs universitaires ont réussi à extraire du cannabis marocain les mêmes substances que celles utilisées dans la fabrication de plusieurs médicaments en Europe et en Amérique du Nord».
En 2015, le PAM a déposé un projet de loi visant à «légaliser le cannabis» et réclamant «l’amnistie pour les cultivateurs du Rif arrêtés pour en avoir cultivé». Cette proposition de loi n’a jamais été mise à l’ordre du jour au parlement marocain.
Le Maroc est, avec l'Afghanistan, l'un des deux premiers producteurs mondiaux de résine de cannabis, selon le Rapport mondial sur les drogues 2016 publié par l'Onu. Le département d'État américain indique que cette activité représente environ 20% du PIB marocain.
La France se lance dans le cannabis thérapeutique
En effet, vendredi 25 octobre l’Assemblée nationale a voté à main levée la loi autorisant une expérimentation de l’usage médical du cannabis dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2020. 17 pays de l’Union européenne ont déjà autorisé des traitements à base de cannabis médical.
Réunion d'information, avec plusieurs députés bretons sur le développement d'une filière bretonne de chanvre en Bretagne pour une production de cannabis de type «bien-être» ou thérapeutique (et non récréatif), afin de faire évoluer la législation en la matière pic.twitter.com/VemgzsX4Tr
— Paul Molac (@Paul_Molac) March 12, 2019
«Je souhaite vivement que cette expérimentation puisse débuter au cours du premier semestre 2020», a déclaré Christelle Dubos, Secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé.
L’expérimentation s’étalera sur une durée de deux ans: six mois de mise en place, six mois de tests sur des patients, six mois de suivi de ces patients et six mois d’analyse des données, avec remise d’un rapport définitif par un comité scientifique.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) s’est prononcée en faveur de modalités d’administration assez larges. Le traitement pourra ainsi prendre la forme de fleurs séchées, d’huiles et éventuellement de tisanes.
Le marché mondial du cannabis médical devrait atteindre 56,70 milliards de dollars d’ici 2026.