L’enquête internationale n’a pas manifesté d’intérêt pour les informations recueillies par le détective privé allemand Josef Resch sur le crash du Boeing de Malaysia Airlines dans le Donbass en 2014 et M.Resch retire donc sa proposition de partager ces preuves avec les enquêteurs, a annoncé l’avocat du détective dans une lettre parvenue à Sputnik.
«Mon client a tout fait pour la réalisation de sa demande d’assistance formulée publiquement. Mais il n’a pas été entendu pour des raisons inexpliquées. Il indique que cette question est actuellement close», a écrit l’avocat.
Le juriste a rappelé que M.Resch, qui avait mené une enquête privée sur le crash du Boeing malaisien, s’était dit prêt en août à dévoiler des preuves sur la catastrophe si le Groupe d’enquête conjoint (JIT) et le parquet des Pays-Bas confirmaient par écrit leur participation à la procédure avant le 18 octobre et si les médias internationaux pouvaient avoir accès à ces informations.
Le représentant de M.Resch a démenti les informations selon lesquelles le détective aurait vendu ses preuves à des parties intéressées.
«Je peux déclarer au nom de mon client que ce n’est pas vrai! Personne ne l’a jamais contacté à ce sujet, ni les médias, ni personne d’autre», a insisté l’avocat.
Enquête de Josef Resch
Début août, M.Resch avait déclaré à Sputnik qu’il connaissait les noms des responsables du crash, les causes de la tragédie et disposait d’autres informations que l’enquête internationale ignorait, selon lui. Il s’est dit prêt à remettre ses informations aux Pays-Bas, à la Malaisie ou la Russie.
Selon Josef Resch, il a reçu plusieurs menaces anonymes en raison de son enquête. De plus, son appartement a été perquisitionné, et son coffre contenant un document sur l'affaire MH17 dans une banque suisse a été ouvert à la requête des Pays-Bas.
Crash du vol MH17
Un Boeing 777 malaisien effectuant le vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, s’est écrasé le 17 juillet 2014 dans le Donbass. Les 298 personnes qui se trouvaient à bord de l’appareil ont été tuées dans le crash. Kiev a accusé les rebelles du Donbass d’avoir abattu l’avion, mais ceux-ci ont répondu qu’ils ne possédaient pas d’armes ayant une telle portée.
En juin 2019, le JIT a publié un nouveau rapport, précisant les noms de quatre personnes soupçonnées d’avoir abattu le Boeing MH17. Il s’agit des Russes Igor Girkine, Sergueï Doubinski, Oleg Poulatov et de l'Ukrainien Leonid Khartchenko. Toutefois le groupe se réfère à des sources d’informations douteuses, présentant notamment des photos et informations trouvées dans les réseaux sociaux et sur Internet.
La Russie rejette catégoriquement les accusations relatives à son implication dans la catastrophe et a plusieurs fois dénoncé le caractère partial de l’enquête.
Le JIT, qui ne comprend pas d’experts russes, refuse notamment de prendre en considération les documents attestant que le missile ayant abattu le Boeing malaisien appartenait à l’Ukraine. Il ignore aussi les résultats des expériences menées par le concepteur des Bouk, le groupe Almaz-Anteï, qui montrent que le Boeing a été abattu depuis une zone qui était alors contrôlée par l’armée ukrainienne.
Un procès sur le crash du MH17 doit s’ouvrir aux Pays-Bas en mars 2020.