Le détective allemand Josef Resch qui avait mené en privé une enquête sur la catastrophe du Boeing malaisien survenue dans le ciel du Donbass en 2014, a annoncé dans un entretien accordé début août à Sputnik qu’il avait déjà essayé de transmettre aux Pays-Bas, dont le parquet dirige le Groupe d'enquête conjoint (JIT), des documents sur la catastrophe du MH17, dont le dernier rapport du JIT en juin n’a pas tenu compte. Pourtant, il s'était vu opposer un refus car il avait posé pour condition de dévoiler ces preuves en présence des médias.
Aussi, s’est-il adressé une nouvelle fois vendredi au JIT par une lettre ouverte, qui a été libellée par son avocat et dont une copie est à la disposition de Sputnik:
«Mon client [M.Resch, ndlr] vous a proposé de révéler l’information directement au Groupe d'enquête conjoint (JIT), au parquet des Pays-Bas ou à toute autre partie concernée ou impliquée, mais seulement à condition que sa transparence soit garantie par la présence de médias internationaux et des États intéressés. Par ailleurs, M.Resch souligne que son informateur est au courant de la procédure choisie, qu’il l’accepte et ne craint pas pour sa sécurité. Néanmoins, M.Resch a pris note de votre refus d’une telle procédure. Il est étonné, mais se voit dans l’obligation de l’accepter… Quoi qu’il en soit, il n’est pas possible de faire la déclaration sans la participation de l’opinion. Ainsi, mon client va considérer d’autres moyens transparents d’action et d’explication avant de vous en informer et d’informer l’opinion».
Josef Resch a déclaré à Sputnik début août qu'il pourrait dévoiler des informations sur les causes de la tragédie, les noms des responsables, ainsi que les données satellitaires américaines à sa disposition si l'enquête internationale menée par le parquet néerlandais ne réagissait pas à sa demande réitérée de recevoir ces preuves, en refusant toutefois de les dévoiler pour le moment.
Le détective a également indiqué qu'il voudrait impliquer dans l'analyse de ses preuves d'autres pays, notamment les Pays-Bas, l'Ukraine, la Malaisie, l'Australie, l'Allemagne, la Belgique et les États-Unis.
Le Boeing malaisien en provenance d'Amsterdam et à destination de Kuala Lumpur s'est écrasé le 17 juillet 2014 dans les environs de Donetsk. 298 personnes se trouvaient à bord. Aucune n'a survécu. Kiev en a accusé les insurgés, mais ces derniers ont déclaré ne pas disposer de moyens permettant d'abattre un avion à une telle altitude. Le JIT, qui mène l'enquête sur les circonstances du crash sous la direction du parquet néerlandais et sans la participation de la Russie, a présenté plus tard des conclusions intermédiaires.
L'enquête affirme que le Boeing aurait été abattu par un système antiaérien Bouk appartenant à la 53e brigade antiaérienne russe de Koursk. Comme l'a déclaré le procureur général adjoint russe Nikolaï Vinnitchenko, les autorités russes ont remis aux Pays-Bas non seulement les données radars, mais également la documentation attestant que le missile Bouk qui avait touché le Boeing appartenait à l'Ukraine, mais cette information a été ignorée par les enquêteurs.