Les militaires malaisiens ont mené une opération secrète visant à obtenir les boîtes noires du MH17, dont tentaient de s’emparer les États-Unis et l’Ukraine après le crash du Boeing dans la région de Donetsk en juillet 2014, a déclaré dans le nouveau documentaire dédié à la catastrophe le colonel Mohd Sakri qui avait dirigé l’opération du Conseil de sécurité malaisien.
Long de 28 minutes, le film du journaliste néerlandais Max van der Werff, qui a mené une enquête journalistique indépendante sur les circonstances de la catastrophe, a été partagé sur YouTube. Le documentaire comprend entre autres des déclarations du Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad et les résultats de l’expertise judiciaire effectuée par la compagnie OG IT Forensic Services portant sur des prétendus enregistrements livrés par le Service de sécurité d’Ukraine (SBU).
«J’ai parlé avec le Premier ministre [de l’époque Najib Razak, ndlr]. Il m’a dit de me rendre immédiatement sur les lieux du crash», a révélé Sakri. Selon lui, à Kiev, les autorités ukrainiennes ont bloqué l’accès des lieux de la catastrophe aux Malaisiens.
Sur place, il a rencontré les autorités de Donetsk et avec un groupe de 11 personnes est arrivé avant les représentants australiens, néerlandais et ukrainiens. Il a ainsi été le premier à avoir accès aux boîtes noires.
Il raconte en outre dans le documentaire que la mission spéciale de monitorage de l’OSCE avait demandé à la Malaisie de lui transmettre les enregistreurs en question, mais se l’est vu refuser. Après cela, selon lui, des agents du FBI s’étaient présentés demandant de leur montrer la boîte. «J’ai dit "niet"».
Crash du Boeing
Le groupe d'enquête conjoint (JIT) a publié sur son site, mercredi 19 juin, les noms de quatre personnes soupçonnées d’avoir abattu le Boeing MH17 de la Malaysia Airlines en 2014 en Ukraine. Il s’agit des Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov ainsi que de l'Ukrainien Leonid Khartchenko. Selon l’équipe d’enquêteurs internationaux, les suspects ont déployé un système de missiles Bouk pour tirer sur l’aéronef.
Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié de «gratuites» les accusations formulées par le JIT et a rappelé les résultats d’une expérience complexe menée par le groupe Almaz-Anteï, fabricant des missiles Bouk. Selon des calculs de ce dernier reposant sur les résultats de plusieurs expériences grandeur nature, l’avion a été touché par un missile qui n'est plus utilisé en Russie, mais équipe toujours l'armée ukrainienne.