Deux comités des Nations unies, saisis par les familles de femmes et d'enfants de djihadistes détenus par les Kurdes en Syrie, ont enjoint à la France de prendre des mesures pour protéger leurs droits et empêcher le transfert des enfants en Irak, rapporte vendredi l’AFP, se référant aux avocats des familles.
Les Comités ont décidé vendredi 18 octobre de ne pas demander à la France de prendre de telles «mesures provisoires», selon leurs réponses consultées par l'AFP.
Les Comités enjoignent aussi à la France «de l'informer des démarches entreprises» en ce sens.
Pour les avocats, «la France n'a donc plus d'autre choix que de profiter du cessez-le-feu provisoire pour organiser dans les meilleurs délais le rapatriement de ces enfants et de leurs mères, toutes sous le coup d'un mandat d'arrêt international de la justice antiterroriste française», est-il écrit dans un communiqué commun.
«À ce jour, les enfants français et leurs mères détenus dans les camps du Kurdistan syrien sont la proie des offensives turques, de l'armée de Bachar al-Assad, et des velléités françaises de les livrer à l'Irak», disent les avocats.
Environ 300 femmes et enfants français se trouvent dans des camps tenus par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, cible depuis le 9 octobre d’une offensive turque qui fait craindre à la France un «risque de dispersion».
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est en Irak depuis jeudi pour discuter des possibles transfert et jugement en Irak des djihadistes étrangers, dont 60 Français, aux mains des Kurdes syriens. Les discussions ne portent désormais que sur le cas de djihadistes français «ayant combattu en Irak», a déclaré vendredi le ministre depuis Erbil, dans le nord de l'Irak, rappelle l’agence de presse.