Créée en novembre dernier par Alexandre Benalla, la société de sécurité et d’intelligence économique Comya doit réduire, selon son fondateur, les risques des entreprises étrangères qui veulent s’implanter en Afrique.
Dans un entretien accordé au journal Le Nouvel Économiste, M.Benalla, qui veut faire de Comya «un géant européen» dans le domaine, a indiqué que parmi les principaux concurrents de sa société sur le continent africain figuraient l’américano-chinois Frontier Services Group (FSG), créé par l’ancien patron de Blackwater Erik Prince, et la «structure russophone Wagner».
M.Benalla estime que les liens historiques, entre les Européens et en particulier les Français d’un côté et les pays africains de l’autre, pourraient permettre à la France de devenir le troisième acteur sur le continent.
«Ils [les Africains, ndlr] ont envie de travailler avec les Européens bien plus qu’avec les Chinois et avec les Russes. Je me considère en mission pour l’économie européenne en Afrique.»
Selon M.Benalla si «les dirigeants africains francophones sont en demande de partenariats», la France est toujours prise «en otage par la bien-pensance de gauche et des associations du type Transparency International ou Anticor».
«Aujourd’hui, les dirigeants africains pactisent avec la Chine et avec la Russie en sachant que cela se fait au détriment des intérêts de leur pays, mais ils le font parce qu’ils savent que les Chinois et les Russes ne sont pas embarrassés par les problématiques de bonne gouvernance. Nous, Français et Européens, nous nous plaçons sous le joug de la morale et nous sommes toujours les premiers à nous tirer une balle dans le pied en Afrique», a-t-il conclu.
Présence russe en Centrafrique
Fin janvier, le ministre français des Affaires étrangères a mentionné devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, «la présence de mercenaires russes» en Centrafrique, évoquant une politique «anti-française» dans ce pays.
La Russie a pourtant toujours expliqué que ce sont des instructeurs officiels qui sont sur place. Le Président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra, avait «confirmé d'une manière officielle l'engagement et les responsabilités des conseillers militaires» russes présents dans le pays.
Selon les informations fournies fin janvier par le ministère russe des Affaires étrangères, 175 formateurs russes, 170 civils et 5 militaires, dont l'Onu a autorisé le déploiement, se trouvaient en République centrafricaine. La Russie a livré à ce pays des armes après avoir obtenu l'autorisation du Conseil de sécurité de l'Onu, France comprise, en 2017.