Le communiqué officiel du Front Polisario réagissant à l’adoption par le Conseil des ministres marocain de l’accord de pêche UE-Maroc a déclenché une polémique entre les agences officielles de presse algérienne et marocaine. En effet, la Maghreb Arabe Presse (MAP) avait accusé l’Algérie Presse Service (APS) de reprendre des propos qui sont une lecture biaisée du compte rendu du Conseil des ministres du royaume. La MAP a souligné que par rapport à la crise politique qui secoue l’Algérie, le Maroc s’était abstenu de tout commentaire.
«Les dirigeants sahraouis ont expliqué que le Conseil des ministres marocain, présidé par le roi, avait dans sa réunion du 4 juin 2019 validé l’accord de pêche avec l’Union européenne, alors que ce texte oblige le Maroc à se reconnaître non-souverain sur le territoire du Sahara occidental», a-t-il affirmé.
Dans l’article 12 du document publié sur le site du journal officiel de l’Union européenne, il est indiqué que «rien dans les termes de l'accord de pêche ou de son protocole de mise en œuvre n'implique qu'il reconnaîtrait la souveraineté ou les droits souverains du royaume du Maroc sur le Sahara occidental et les eaux adjacentes».
Dans le même sens, l’article 4 du même document affirme que «l'Union ne préjuge pas de l'issue du processus politique sur le statut final du Sahara occidental qui a lieu sous l'égide des Nations unies et elle n'a cessé de réaffirmer son attachement au règlement du différend au Sahara occidental, actuellement inscrit par les Nations unies sur la liste des territoires non autonomes, et administré principalement par le royaume du Maroc».
Des extraits des articles 3, 5 et 11 rappellent respectivement quant à eux que «la Cour [de Justice de l’UE, ndlr] a jugé que ni l'accord ni son protocole de mise en œuvre ne sont applicables aux eaux adjacentes au territoire du Sahara occidental», que «le champ d'application de l'accord devrait être défini de manière à y inclure les eaux adjacentes au territoire du Sahara occidental» et enfin que «de larges consultations ont été conduites au Sahara occidental et au royaume du Maroc».
De son côté, la MAP a dénoncé dans la dépêche de l’APS «une lecture biaisée et une manipulation du compte rendu du Conseil des ministres», accusant cette dernière de se donner à «une vaine tentative de détourner l’opinion publique internationale sur la situation interne du pays [de l’Algérie, ndlr]».
Sur la même lancée, l’agence marocaine a rappelé que Rabat «s’est interdit tout commentaire ou réaction sur ce qui se passe en Algérie voisine, respectant d’abord le sacro-saint principe de non-ingérence, ensuite les valeurs de bon voisinage et de fraternité qui lient les deux peuples».