Horst Köhler, envoyé du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, a démissionné mercredi 22 mai de son poste «pour des raisons de santé», informe un communiqué des Nations unies. L’Onu, l’Algérie, le Front Polisario et le Maroc ont exprimé à l’unisson leurs regrets à l’annonce de la démission du diplomate onusien. Ils lui ont rendu hommage pour les efforts qu’il a déployés dans la résolution du conflit au Sahara occidental.
«Effectivement, il y a les raisons de santé que M.Köhler a mentionné dans sa lettre d’adieu aux deux parties du conflit au Sahara occidental [le Maroc et le Front Polisario, ndlr] et à leurs voisins [l’Algérie et la Mauritanie, ndlr]. Cependant, il faut bien signaler que depuis sa nomination au poste d’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu beaucoup d’obstacles ont été érigés sur sa route», a-t-il déclaré.
Tout en affirmant que Horst Köhler avait toutes les qualités et les compétences nécessaires pour réussir sa mission, notamment son expérience diplomatique et sa connaissance du continent africain et de ses problèmes, M.Khadad a signalé que dès sa prise de fonction, le diplomate «a insisté pour que l’Union africaine et l’Union européenne soient parties prenantes de la solution du conflit au Sahara occidental».
Selon M.Khadad, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu a rencontré beaucoup d’entraves dans l’accomplissement de sa mission aux Nations unies et à l’Union européenne.
«Malheureusement son travail a été entravé et carrément saboté par l’attitude du gouvernement français qui à New York [aux Nations unies, ndlr] ne voulait pas que le mandat de la Minurso [la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, ndlr] soit réduit à six mois», a-t-il affirmé.
Sur la même lancée, le responsable sahraoui a ajouté qu’«également à Bruxelles, Paris a tout fait pour saboter les efforts de M.Köhler et ce n’est pas sans raisons qu’il n’a d’ailleurs jamais été reçu par les hautes autorités françaises durant son mandat».
Par ailleurs, Mhamed Khadad a évoqué un second élément qui a pesé dans la décision de démission du diplomate onusien.
«À New York, M.Köhler a toujours cherché à ce qu’il y ait un consensus au conseil de sécurité et que ses quinze membres apportent leur soutien en votant une résolution» a-t-il expliqué, regrettant encore une fois que «malheureusement ces efforts ont été sabotés par la France et les États-Unis, qui cette fois-ci n’ont pas cherché le consensus qu’a demandé M.Köhler au sein de cette institution internationale».
En conclusion, l’interlocuteur de Sputnik a affirmé que «M.Köhler avec son honnêteté intellectuelle et sa probité, qui a subi de grandes pressions par certains membres du conseil de sécurité, a refusé à ce qu’il soit instrumentalisé par certaines forces contre les droits légitimes du peuple sahraoui, notamment celui relatif à l’autodétermination et à l’indépendance, préférant jeter l’éponge, et c’est tout à son honneur d’avoir refusé».
Âgé de 76 ans, Horst Köhler avait été nommé envoyé personnel d’Antonio Guterres pour le Sahara occidental en août 2017, succédant à l’Américain Christopher Ross qui avait démissionné quelques mois auparavant, après avoir occupé ce poste pendant huit ans.