Selon le Global Times, déjà au mois de mai, Huawei a fait breveter en Chine la marque de commerce HongMeng OS pour le marché national. Il s’agit notamment d’un système d’exploitation alternatif à Android. Par ailleurs, le géant chinois des télécoms a déposé sa demande d’enregistrement de la marque de commerce OAK OS à l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO).
«L’administration Trump et le ministère américain du Commerce ont placé Huawei sur la liste des entreprises soumises au contrôle aux exportations, interdisant à Huawei d’acheter des technologies et des composants aux fournisseurs américains. Les États-Unis espèrent ainsi garder leur monopole dans le domaine des technologies de l'information (IT). Mais c’est une politique à très courte vue», a déclaré à Sputnik Zhou Rong, chercheur à l'Institut d'études financières auprès de l'université chinoise de Renmin.
Et d’expliquer que Google perdrait ainsi l’immense marché chinois, alors que sa propre production serait beaucoup plus onéreuse.
«Les entreprises américaines qui utilisent l’équipement de Huawei ne manqueront pas d’essuyer de sérieuses pertes financières. […] En même temps, les produits chinois deviennent de plus en plus innovants. Google comprend sans doute que même s’il ne fournissait plus à Huawei les technologies nécessaires, le géant chinois finirait par les élaborer lui-même […] et pourrait à terme devancer les Américains», a détaillé l’expert.
Il a reconnu qu’au début, les sanctions américaines pourraient évidemment infliger un certain détriment à Huawei.
«Quoi qu’il en soit, nous ne cesserons de déboucher sur de nouveaux marché. Et nous ne manquons certes pas de nouvelles idées», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.
La presse internationale constate que Huawei a bel et bien l’intention d’accélérer le développement de son propre système d’exploitation (OS), qui doit lui permettre de continuer à proposer des smartphones sans utiliser les licences délivrées par Google. Qui plus est, il semblerait que les États-Unis aient largement sous-estimé le géant chinois des télécoms qui travaillerait sur ce système depuis 2012. Le China Daily écrit pour sa part que l’OS en question sera «disponible dès cet automne ou au plus tard au printemps prochain». Huawei avait en réserve une ébauche d'OS mobile alternatif qu'elle gardait sans doute en prévision d'une telle éventualité (ou d'un désaccord avec Google / Alphabet) et dont le développement s'est accéléré ces derniers mois sous l'effet de l'intensification des menaces américaines.
Pour le moment, Huawei bénéficie de 90 jours de répit, ce qui lui laisse jusqu'au 19 août pour s'organiser...ou espérer qu'un accord soit trouvé d'ici là entre les États-Unis et la Chine dans la guerre commerciale qui les oppose.