Les poursuites contre le journaliste russe d’investigation Ivan Golounov, accusé de trafic de drogue, ont été abandonnées. Il sera libéré de son assignation à résidence plus tard dans la journée ce mardi 11 juin, a annoncé le ministre russe de l’Intérieur Vladimir Kolokoltsev.
«La décision d’arrêter les poursuites contre Ivan Golounov a été prise en raison de charges insuffisantes à son encontre», a-t-il déclaré.
Le ministre a ajouté qu'une enquête interne était en cours. Les policiers qui avaient procédé à l'arrestation du journaliste ont été suspendus le temps de l'enquête initiée pour évaluer leurs actes.
Vladimir Kolokoltsev a également annoncé qu'il allait demander à Vladimir Poutine de prononcer la révocation de deux policiers de haut rang dans le cadre de cette affaire.
Commentant cette nouvelle sur son compte Facebook, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a écrit : «Le meilleur jour. [Touchée] jusqu'aux larmes. Bonheur».
Ivan Golounov a été arrêté jeudi 6 juin et assigné à résidence samedi soir par un juge. Selon la police, il a tenté de vendre «une quantité importante» de cocaïne et de méphédrone, une drogue de synthèse. Le journaliste rejette ces accusations, estimant qu'elles sont liées à ses enquêtes.
Depuis l'arrestation d'Ivan Golounov, de nombreux confrères, y compris des médias officiels, mais aussi des artistes et responsables politiques, lui ont apporté leur soutien. L’interpellation du journaliste a provoqué une série de protestations à travers plusieurs villes russes. Plus de 66.000 personnes ont signé une pétition pour exiger la libération du journaliste sur le site Change.org. En outre, près de 6.000 journalistes ont signé la lettre ouverte demandant sa libération qui a été publiée par le syndicat des employés des médias.