La décision de la Turquie de se doter de S-400 russes et son refus de céder à l'ultimatum des États-Unis exigeant qu'Ankara y renonce expliquent sans doute la bienveillance subite de Washington à l'égard d'Athènes, a déclaré à Sputnik l'analyste militaire serbe Miroslav Lazanski.
C'est ainsi que ce dernier a commenté l'initiative américaine, plutôt inattendue, de livrer à la Grèce 70 hélicoptères militaires légers et polyvalents OH-58 Kiowa et encore un hélicoptère de transport lourd CH-47 Chinook.
«En effet, il suffisait par le passé que les relations entre Washington et Ankara ou Athènes se retrouvent en crise pour que les États-Unis ne tardent pas à y "remédier" par des livraisons d'armes à l'autre partie et à en informer directement tant Athènes qu'Ankara», a rappelé l'expert.
Et d'ajouter que la vente d'armes, tout comme l'offre d'armes sont l'un des leviers de la politique et de la stratégie des États-Unis. Un peu aux Grecs, un peu aux Turcs, en fonction de leur obéissance au «big boss» de Washington.
«On dirait à peu près la même chose à propos de la politique des États-Unis en matière d'approvisionnement en armes de l'armée croate. Les Américains n'apprécient évidemment pas du tout que la Russie offre des armements à la Serbie. Pourtant, Washington ne peut pas en accuser ouvertement Moscou et Belgrade. Aussi, les États-Unis font-ils la même chose par rapport à la Grèce et à la Turquie», a relevé M.Lazanski.
Selon le spécialiste, les États-Unis s'empressent par ailleurs de rééquiper l'armée croate, donc d'un pays membre de l'Otan, de leurs propres hélicoptères, remplaçant ainsi les appareils russes.
«Et que doit faire la Serbie dans ces circonstances? Il ne lui reste en fait qu'à acheter de nouveaux hélicoptères d'assaut et de transport à la Russie, ainsi qu'à moderniser son système DCA. Et ce, parce que nous vivons sans doute à une époque où seule la puissance militaire est respectée. La raison du plus fort…», a résumé l'analyste militaire.