En visite d'inspection, ce 20 mai, dans la 4e région militaire, à Ouargla, dans le sud-est de l'Algérie, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a appelé le mouvement populaire de contestation, qui a débuté le 22 février dans le pays, à s'organiser et à se structurer pour faire émerger une direction apte à le représenter, selon un communiqué du ministère algérien de la Défense nationale (MDN).Cet appel intervient après celui lancé, le 18 mai, par trois hautes personnalités nationales au commandement de l'ANP pour ouvrir un dialogue «franc et honnête» avec des figures représentatives du mouvement citoyen. Le chef de l'armée a réitéré l'attachement de l'institution militaire à l'élection présidentielle, sans pour autant notifier la date du 4 juillet à laquelle elles sont normalement prévues.
Pour le chef de l'ANP, ceci est le seul moyen pour éviter «toute forme d'anarchie et de tomber dans le piège de l'infiltration par des individus ayant des plans suspects qui utilisent ses manifestations comme un portail pour scander leurs slogans et brandir leurs bannières, et une passerelle pour transmettre certaines revendications irrationnelles, telle que l'exigence du départ collectif de tous les cadres de l'État, sous prétexte qu'ils représentent les symboles du système».
Le 18 mai, Ali Yahia Abdennour, avocat et militant des droits humains, Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, et Rachid Benyelles, général à la retraite, ont appelé le commandement de l'ANP à nouer un dialogue «franc et honnête» avec des représentants du mouvement populaire, des partis et des forces politiques et sociales qui le soutiennent.