Sur fond d'opération mains propres à laquelle a appelé le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) algérienne, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, des hommes d'affaires puissants et hauts cadres du ministère de l'Industrie ont été placés sous mandat de dépôt.
Dans un entretien accordé à Sputnik, Ali Benouari, ancien ministre du Trésor et expert international en finances, a expliqué pourquoi il soutenait cette opération et quel était son impact sur le bon déroulement de la transition politique à laquelle appelle la rue algérienne.
«On me reproche de soutenir Ahmed Gaïd Salah, mais je ne le soutiens pas personnellement», a-t-il déclaré. «Je soutiens l’action que l’Armée nationale populaire mène pour assainir la situation sur le front de la lutte contre la corruption», a-t-il ajouté, précisant que «cet assainissement va profiter aux politiques qui vont faire la transition».
À titres d’exemples, Ali Benouari a rappelé «qu’on lui avait tiré à bout portant», qu’il avait découvert chez lui, à la résidence d’État de Club des Pins, «deux officiers du DRS sensés assurer sa sécurité en train de cambrioler sa maison et de fouiller dans ses documents». Ayant contacté la gendarmerie, cette dernière avait refusé d’intervenir, soutenant, selon lui, «que sa sécurité était sous la responsabilité du DRS». Un jour, on lui a même interdit l’accès à son domicile après minuit, alors qu’Alger était sous couvre-feu, mettant ainsi sa vie en danger.
Les 22 et 23 avril, le tout puissant homme d'affaires algérien Issad Rebrab, PDG du groupe agroalimentaire Cevital, les frères Kouninef et Ali Haddad réputés proches de Saïd Bouteflika, ainsi que huit cadres du ministère algérien de l'Industrie ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République du tribunal de Sidi M'Hamed, à Alger.