Sur fond d'opération mains propres à laquelle a appelé le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) algérienne, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, des hommes d'affaires puissants et hauts cadres du ministère de l'Industrie ont été placés sous mandat de dépôt. Dans le même sillage, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et l'actuel ministre des Finances, Mohamed Loukal, deux proches collaborateurs de Bouteflika, ont reçu une convocation en justice pour gaspillage de deniers publics et abus de pouvoir. Elle a été transmise officiellement lundi 22 avril par la gendarmerie nationale, rapporte l'Algérie Presse Service (APS).
«Je sais de quoi je parle, moi qui ai lancé la seule opération "mains propres" du pays, en 1991, au péril de ma vie», a-t-il déclaré. «Et déjà, Ahmed Ouyahia était à la manœuvre pour annihiler cette opération, pour le compte des responsables qui sont aujourd'hui mis en cause par le général Gaïd Salah», a-t-il ajouté, soutenant que «je crains d'ailleurs le pire pour lui». «Réussira-t-il là où j'ai échoué il y a près de 30 ans?», s'est-il encore demandé.
Après son limogeage du gouvernement, selon l'ex-ministre du Trésor, «la corruption s'est intensifiée depuis cette date et personne n'a repris mon combat». «Quant à mon successeur [Ahmed Benbitour, ex-ministre du Trésor (1992-1993), ex-ministre des Finances (1994-1996) dans le gouvernement d'Ahmed Ouyahia et enfin ex-Premier ministre du Président Abdelaziz Bouteflika (1999-2000), ndlr], il a été chargé de mettre fin aux enquêtes que je menais et de rétablir certains PDG que j'avais limogés», a-t-il indiqué.
En conclusion, le politique a souligné que récupérer «l'argent volé nous est absolument nécessaire pour faire redémarrer notre économie sans devoir passer par le FMI ou la mendicité internationale, situations que nous avons vécues de 1988 à 1994».
Enfin, la justice a interdit à un certain nombre de personnes de quitter le territoire algérien. Les noms n'ont pas été dévoilés, mais les médias avaient déjà révélé ceux d'une dizaine d'hommes d'affaires influents, tous liés à l'entourage du l'ex-chef de l'État.
Dans un communiqué, l'armée algérienne a nié toute «injonction» de sa part dans la lutte contre la corruption ayant abouti à l'incarcération de plusieurs hommes d'affaires et hauts responsables de l'État. Elle a également réitéré sa détermination à garantir à la justice les conditions du «libre exercice de ses fonctions sans contraintes ni pressions».