Si «la révolution populaire» qui frappe l'Algérie depuis le 22 février dernier ne connait pas rapidement une issue positive, «elle peut dégénérer», a déclaré à Sputnik Ali Benouari, ex-ministre algérien du Trésor et expert international en finance. Il estime que le haut commandement de l'Armée nationale populaire (ANP) algérienne, en la personne du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'État-major, était tenu d'apporter des réponses rapides et convaincantes aux aspirations populaires.
«D'après moi, la situation est dangereuse», a déclaré l'ancien ministre du Trésor. «Nous avons à faire à une révolution pacifique, mais enfin, il ne faut pas tomber dans les travers d'une vision romantique de l'évolution et de l'aboutissement de cette révolution. Elle peut dégénérer. Il peut y avoir des dérapages. Tout dépend maintenant des décisions que prendra le chef d'État-major de l'armée algérienne», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Ali Benouri estime que le chef d'État-major de l'ANP «va sans doute obtenir le départ du Premier ministre et du chef de l'État par intérim». «À ce moment-là, on quittera l'article 102 et il sera libre [le chef de l'armée, ndlr] de confier les rênes du pouvoir à une direction, probablement collégiale. Il lui appartient, à lui, de choisir parmi les hommes les plus sages et les plus honnêtes du pays», a-t-il conclu.