Le 13 mai à Midrand, en Afrique du Sud, une passe d'armes a eu lieu au parlement africain entre les délégations algérienne, marocaine et sahraouie sur la question des réfugiés de Tindouf. En effet, lors d'un débat sur les «Réfugiés, déplacés par la force, et rapatriés», les trois délégations ont échangé des propos virulents obligeant le Camerounais Roger Nkodo Dang, président du parlement, à intervenir pour calmer les esprits.
Selon le quotidien marocain Al Ahdath Al Maghribia, les élus marocains ont affirmé en réponse au député algérien Hamid Boucharef qui évoquait «l'autodétermination du peuple sahraoui», que les «populations des camps de Tindouf sont séquestrées par des milices armées qui les utilisent pour faire main basse sur l'aide internationale, revendue sous forme de contrebande dans les marchés voisins».
«Disparitions forcées, arrestations et tortures, usage de chars pour disperser les manifestants qui réclament la liberté de se déplacer et de s'exprimer… sont devenus le lot quotidien des populations sahraouies, utilisées par l'Algérie comme fonds de commerce pour détourner l'aide internationale», ont-ils ajouté selon la même source.
Le 1er octobre 2018, dans son intervention devant la 69e session du comité exécutif du programme du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), à Genève, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangères de l'époque, a réagi aux accusations portées à l'encontre de son pays par le chef du gouvernement marocain concernant les conditions humanitaires dans lesquelles vivent les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf. L'Algérie «accueille, depuis plus de quatre décennies, des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis et prend en charge l'essentiel de l'assistance et de la protection auxquelles ils peuvent prétendre en tant que réfugiés reconnus par les Nations unies», a-t-il affirmé.
Le Maroc et le Front Polisario se sont réunis le 21 mars à Genève dans le cadre de la table ronde sur le conflit au Sahara occidental. Il s'agissait de la deuxième table ronde, après celle organisée début décembre 2018 au siège de l'Onu à Genève, qui avait mis fin à six ans d'absence de dialogue. L'Algérie et la Mauritanie ont participé à ces rencontres en tant qu'observateurs et pays voisins.