Le quotidien, jugé proche du Premier ministre israélien, indique qu'un document lui a été remis par des collaborateurs du ministère des Affaires étrangères. On ignore la source et la véracité de ce texte. Cependant, certains termes correspondent aux déclarations formulées plus tôt par le conseiller et le gendre du Président américain Jared Kushner et le représentant spécial des USA aux négociations internationales Jason Greenblatt, chargés de préparer l'«accord du siècle».
Les détails de ce «deal» ne sont pas divulgués, même si les médias publiaient les différentes versions des propositions éventuelles des Etats-Unis pour les Palestiniens et les Israéliens. Sans pour autant affirmer qu'il s'agit bien de l'«accord du siècle». Les politiciens du Moyen-Orient, des Présidents et rois aux ministres des Affaires étrangères, affirment ne pas avoir vu ce document.
Selon Jared Kushner, le plan américain inclura des parties politique et économique qui tiendront compte des tentatives antérieures des administrations américaines précédentes d'instaurer la paix au Proche-Orient. En tenant un discours la semaine dernière à l'Institut pour la politique au Proche-Orient de Washington, il a refusé de répondre aux questions sur les détails du plan, confirmant que le document n'était pas encore présenté même aux alliés et partenaires américains dans la région. «Des consultations détaillées seront organisées avec nos alliés et partenaires, et nous espérons qu'ils nous apporteront un soutien maximal», a-t-il déclaré.
Le plan américain publié par le quotidien Israel Hayom comporterait les points suivants:
1. Israël, l'Organisation de libération de la Palestine et le Hamas signeraient un accord trilatéral sur la création d'un Etat palestinien qui sera appelé «Nouvelle Palestine» et se situera en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, à l'exception des territoires occupés par les colonies juives.
3. Jérusalem ne serait pas divisée et resterait la capitale partagée d'Israël et de la «Nouvelle Palestine». Les habitants arabes de la ville deviendront des citoyens de la «Nouvelle Palestine». La municipalité de Jérusalem serait responsable pour tous les quartiers de Jérusalem, sauf les quartiers pour lesquels sera responsable le nouveau gouvernement palestinien. Les Juifs ne seraient pas autorisés à acheter des maisons arabes, et les Arabes ne seraient pas autorisés à acheter des maisons juives. Aucun quartier supplémentaire ne serait rattaché à Jérusalem. Le statut des lieux saints ne changerait pas.
4. A côté de la bande de Gaza l'Egypte louerait à la Palestine des terrains afin de créer un aéroport, des usines, des sites d'agriculture et de commerce. La superficie de ces terrains et le montant seraient déterminés par les parties avec la médiation des pays qui soutiennent l'accord.
5. En tant que pays de soutien seraient considérés ceux qui apporteront un soutien à la mise en œuvre de cet accord: les Etats-Unis, l'Union européenne et les pays pétroliers du Golfe. Ils doivent allouer pendant une période de cinq ans 30 milliards de dollars pour les projets nationaux de la «Nouvelle Palestine». La répartition entre les pays de soutien est la suivante: 20% pour les USA, 10% pour l'UE et 70% pour les producteurs pétroliers du Golfe (répartis en fonction de la production pétrolière).
7. Lors de la signature de l'accord il est prévu que le Hamas dépose toutes ses armes, et que les membres du mouvement continuent de recevoir un salaire de la part des «pays de soutien» jusqu'à la création du gouvernement palestinien. Les élections doivent se dérouler en Palestine dans un délai d'un an. La libération de prisonniers palestiniens de prisons israéliennes commencera un an après les élections et s'étendra sur trois ans.
8. Il est également prévu d'ouvrir les routes pour le passage de marchandises et de travailleurs en Israël et en Egypte. D'ici cinq ans en «Nouvelle Palestine» seront construits un port et un aéroport. Pendant ce temps seraient utilisés l'aéroport et les ports en Israël. Les frontières entre la nouvelle Palestine et Israël seront ouvertes pour le passage de citoyens et de marchandises. Il est prévu de construire une autoroute à environ 30 m du sol pour relier la bande de Gaza à la Cisjordanie. La construction serait réalisée par une compagnie chinoise. Le projet sera financé à 50% par la Chine, et à hauteur de 10% par le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, le Canada, et encore 10% partagés entre les USA et l'UE.
10. Si le Hamas et l'OLP rejetaient ces propositions, les Etats-Unis supprimeraient tout leur soutien financier aux Palestiniens et feraient en sorte qu'aucun autre pays ne leur verse de l'argent.
Si l'OLP acceptait les conditions de cet accord sans que le Hamas ou le Jihad islamique ne le fassent, alors les leaders de ce mouvement seraient traduits en justice, et au prochain cycle de violence entre Israël et le Hamas les Etats-Unis soutiendront Israël afin de nuire personnellement aux leaders du Hamas et du Jihad islamique. Si Israël s'opposait à cet accord, le soutien économique d'Israël serait suspendu.
A noter que les USA avaient déjà refusé l'aide financière aux Palestiniens. Et que les autorités palestiniennes ont rejeté auparavant tous les plans américains. Des Américains et des Européens sont sceptiques quant aux tentatives américaines d'instaurer la paix au Proche-Orient.
En janvier 2019, l'israélienne 10 Channel a rapporté que les Etats-Unis comptaient créer un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie (mais pas dans la bande de Gaza), geler la construction de nouvelles colonies juives et remettre au nouvel Etat palestinien indépendant certains quartiers de Jérusalem-Est. La chaîne américaine CBN News a annoncé que l'«accord du siècle» prévoyait un échange de territoires: la Palestine recevrait 85-90% de la Cisjordanie, alors que les colons juifs en reviendront sur le territoire israélien. Selon la chaîne libanaise Al Mayadeen, les USA auraient proposé au Président palestinien Mahmoud Abbas de créer une confédération avec la Jordanie, mais il a refusé.