Des migrants en Bavière déboutés de leur demande d'asile «disparaissent» ces derniers mois, afin d'éviter l'expulsion vers leur pays d'origine, et partent pour l'Italie ou la France, constate Le Monde dans une enquête publiée le 6 mai.
Stephan Dünnwald, porte-parole du conseil des réfugiés du Land, s'est récemment rendu à Paris pour retrouver des déboutés venus d'Allemagne dans les campements de la porte de La Chapelle, dans le nord de la capitale. Pour lui, «les conditions y sont merdiques, mais pour eux tout est mieux que Kaboul».
Il est impossible de savoir combien de migrants ont «disparu» ces derniers mois, le ministère bavarois de l'Intérieur ayant refusé de répondre aux questions du Monde. Mais M.Dünnwald estime qu'ils sont au moins «plusieurs milliers». En 2018, en Allemagne, plus de 46.000 demandeurs d'asile ont lancé une nouvelle procédure dans un autre État de l'Union européenne, dans près d'un cas sur deux en France, ajoute le média.
Cette situation favorise ces «mouvements secondaires» entre pays européens, car si un migrant n'a pas été transféré au bout de six mois vers l'État où ses empreintes ont été enregistrées à son arrivée en Europe, il peut déposer une demande d'asile dans un nouvel État membre (le délai est de dix-huit mois si le demandeur d'asile est déclaré «en fuite»), conclut Le Monde.