«Le mieux qu’Assange puisse espérer est un changement de gouvernement britannique»

© AFP 2024 STEFFI LOOSJulian Assange
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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a comparu jeudi devant un tribunal londonien par vidéoconférence depuis la prison de haute sécurité de Belmarsh, à l’occasion de la première audience concernant la demande d’extradition américaine. Sputnik a discuté des perspectives du procès avec James O'Neill, avocat établi en Australie.

Bien que Julian Assange ait expressément «refusé une extradition pour un travail de journalisme qui a récolté de nombreuses récompenses et protégé beaucoup de gens», le juge a fixé une audience supplémentaire le 30 mai et ordonné aux États-Unis de présenter tous les documents nécessaires d'ici le 12 juin.

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«Il y a plusieurs questions concernant la demande d'extradition, et les informations relatives à un acte d'accusation sont plutôt minimes», a indiqué à Sputnik James O'Neill, avocat établi en Australie.

Et de rappeler que la Cour devrait être satisfaite d'un certain nombre d'éléments, y compris de la preuve sur laquelle les États-Unis s'appuyaient, en réclamant l'extradition du fondateur de WikiLeaks.

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«Le fait est que le grand jury a trouvé que le fondement de l'accusation était insuffisant pour justifier l'extradition. […] C'est ce qui fera sans aucun doute partie de la défense contre la demande d'extradition», a estimé l'avocat.

Selon ce dernier, le refus probable des États-Unis de fournir toutes les informations pertinentes serait l'une des raisons pour lesquelles ce procès risque d'être long.

«Il est allégué que M.Assange a conspiré avec Chelsea Manning, mais Mme Manning a refusé de témoigner devant le grand jury, raison pour laquelle elle se trouve à son tour en prison. Le traitement qui lui y est réservé peut sans doute illustrer la façon dont Assange pourrait être traité s'il était extradé», a relevé l'Australien.

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Comme il l'a signalé, l'accusation actuellement invoquée par les États-Unis dans leur demande d'extradition n'est pas passible de la peine de mort, et le Royaume-Uni pourrait exiger une garantie écrite américaine que le fondateur de WikiLeaks ne serait pas exécuté.

«On se rend toutefois compte que cette accusation n'est qu'une façade et que si M.Assange était extradé, il ferait immédiatement face à d'autres accusations beaucoup plus graves, notamment de trahison, passibles de la peine capitale. On doit en fait s'interroger sur la valeur de toute assurance donnée par les États-Unis», a souligné M.O'Neill.

Il suppose que, somme toute, le procès risque de s'étendre sur une très longue période.

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«Le mieux qu'Assange puisse espérer est un changement de gouvernement britannique, le leader du Parti travailliste, M.Corbyn, ayant déclaré qu'il ne soutenait pas l'extradition», a conclu l'avocat.

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Quand Julian Assange s'était réfugié dans l'enceinte diplomatique de l'Équateur, à Londres, il faisait l'objet en Suède de poursuites pour viol, poursuites classées sans suite depuis. Mais il a toujours affirmé s'être soustrait à la justice britannique par crainte, non pas d'être extradé vers la Suède, mais vers les États-Unis où il encourt jusqu'à la peine de mort depuis la publication de documents secrets américains.

Julian Assange a été condamné le 1er mai, à Londres, à 50 semaines (11,5 mois) de prison pour avoir violé les conditions de sa liberté provisoire en 2012. Le lendemain, il a déclaré devant le tribunal de Londres qu'il s'opposait à son extradition vers les États-Unis.

Le fondateur du site lanceur d'alerte WikiLeaks, réfugié depuis 2012 dans l'ambassade d'Équateur à Londres, en avait été délogé par la police britannique le 11 avril, avec l'autorisation des autorités équatoriennes. Il est depuis détenu à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres.

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