Vivement contesté par le puissant ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, le texte opposait le Parti de la justice et du développement (PJD), qui dirige la coalition gouvernementale, et le Parti de l'Istiqlal (PI), qui défend traditionnellement l'arabe, aux autres partis, favorables à une ouverture linguistique.
Le document a été adopté en conseil des ministres mi-2018, suscitant des résistances au nom de la défense de l'identité nationale. Finalement, jeudi 4 avril, les élus du PJD ont fait reporter sine die le vote sur le projet de loi en question, relate le magazine Jeune Afrique, qui précise que les députés «ont demandé le report du vote afin de mieux examiner cette loi».
L'arabe et l'amazigh (berbère) sont les deux langues officielles au Maroc, le français étant largement utilisé dans le monde du travail. Selon l'Organisation internationale de la francophonie, le Maroc comptait en 2018 plus de 12,7 millions de locuteurs francophones sur ses 35 millions d'habitants.
À l'heure actuelle, les matières scientifiques et techniques au Maroc sont dispensées en arabe jusqu'à la fin du lycée, puis en français dans le cycle universitaire. Le Maroc compte près d'une quarantaine d'établissements d'enseignement français homologués, soit l'un des réseaux les plus importants dans le monde.