Lors d'une conférence de presse à Washington, les promoteurs de la renaissance du Comité sur le danger actuel Committee on the Present Danger), initialement créé en 1950 contre l'Union soviétique, ont déclaré que toute une série de menaces émanaient à présent de la Chine. Les États-Unis étaient notamment préoccupés par la croissance de la puissance militaire de l'empire du Milieu, par le renforcement de son potentiel nucléaire stratégique et son vol des technologies américaines.
Le chef adjoint dudit comité, Frank Gaffney Jr., haut cadre du Pentagone sous l'administration Reagan, a déclaré que cette nouvelle structure avait pour tâche de servir de base à une discussion nationale sur la «menace chinoise».
On dirait que l'opposition à Pékin grandit dans les milieux politiques à Washington, ce qui alimente la guerre commerciale. Et bien que les actuelles négociations commerciales sino-américaines puissent aboutir à la signature d'un accord quelconque, les contradictions fondamentales entre la Chine et les États-Unis ne disparaîtront pas, a déclaré à Sputnik Yang Mian, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université chinoise des communications.
«La guerre commerciale n'est qu'une manifestation extérieure des profondes contradictions opposant la Chine et les États-Unis, qui ne datent évidemment pas d'aujourd'hui, loin de là. […] Dans les années 1950 et 1960, avant la normalisation des relations sino-américaines, les États-Unis ont également mené une "guerre froide" contre la Chine», a-t-il poursuivi.
Et d'ajouter qu'à l'époque, cette guerre visait essentiellement l'organisation et l'idéologie de l'État chinois.
«Et à présent, un nouveau contenu s'y est ajouté, la Chine ayant commencé à se développer rapidement. Les États-Unis estiment sans doute que la Chine représente désormais une menace pour la domination américaine, que ce soit dans les domaines politique, économique ou militaire», a expliqué le professeur.
Selon ce dernier, un éventuel accord commercial pourrait évidemment apporter une certaine détente dans les relations entre Pékin et Washington, mais ne changerait rien à la nature même des contradictions entre la Chine et les États-Unis.«Tout dépend sans doute des États-Unis, de leur bon sens pour évaluer de façon réaliste la croissance de la Chine et le rapport de forces dans le monde contemporain», a résumé l'interviewé.