Vu l'importance du volet chinois dans la politique du Saint-Siège, les éventualités même les plus inattendues sont possibles, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Stanislav Stremidlovski, spécialiste des rapports internationaux du Vatican.
«Beaucoup en Occident n'apprécient pas du tout l'amélioration des relations entre la Chine et le Vatican. […] Aussi, le Saint-Siège parle-t-il le moins possible de ses projets concernant ses rapports avec Pékin […] pour que les adversaires du rapprochement entre la Chine et le Vatican ne puissent torpiller lesdits projets», a déclaré l'expert.
En dépit des pressions exercées par l'Occident, le pape reste fidèle à sa politique traditionnelle en vue d'établir des liens harmonieux avec les catholiques de Chine, a indiqué un autre interlocuteur de l'agence, Boris Malychev, du Centre d'étude des religions à l'Université humanitaire de Russie.
«Le pape n'est pas l'homme de l'Occident et ne fait par conséquent pas trop attention à l'avis des dirigeants européens et des États-Unis sur bien des questions, notamment sur celle du rapprochement avec la Chine», a-t-il relevé.
Et d'ajouter que le pape François jugeait nécessaire de surmonter la division de l'Église catholique en Chine, en établissant l'harmonie parmi les catholiques.
«La Chine a elle aussi intérêt à normaliser et à promouvoir les relations avec le Vatican, car cela renforcera son prestige sur la scène internationale», a résumé le Russe.
Des contacts entre la Chine et le Vatican sont permanents, mais ils n'ont toujours pas convenu des conditions définitives requises à l'établissement des relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège, a signalé pour sa part Jia Leying, directeur de l'Institut des relations internationales près l'Université linguistique de Chine.
«Aussi, est-il difficile de dire si une rencontre spontanée [entre le pape et le Président chinois, ndlr] serait finalement possible», a affirmé l'expert.
De son côté, Wang Yiwei, de l'Institut des relations internationales auprès de l'université Renmin de Chine, a souligné que le principal était la tendance à l'amélioration des relations entre la Chine et le Vatican.
«L'amélioration des relations bilatérales correspond aux intérêts des deux parties. Le pape adopte une attitude amicale par rapport à la Chine. Pour sa part, Pékin accorde une importance particulière au dialogue culturel avec le Saint-Siège et à ses activités religieuses. Quoi qu'il en soit, la Chine et le Vatican n'ont pas encore établi de relations diplomatiques. Serait-il convenable dans ces conditions de tenir un tel sommet? […] Cette question demande une réflexion et une analyse», a relevé le Chinois.
Le Vatican et Pékin ont signé le 22 septembre dernier un accord sur la nomination des évêques catholiques en Chine. Le 8 septembre, le pape François a levé les sanctions pesant sur sept évêques illégitimement ordonnés des années plus tôt, les réintégrant ainsi dans la communion de l'Église catholique.