Bien que certains observateurs qualifient d'historique l'accord provisoire sur la nomination des évêques en Chine, en y percevant même un imminent établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Pékin, il ne s'agit en fait que d'un tout premier pas, a déclaré à Sputnik le père Dionissi Pozdniaïev, supérieur de l'église orthodoxe des saints apôtres Pierre et Paul à Hong Kong.
«Le texte de l'accord n'a toujours pas été publié, le tout revêtant un "caractère intermédiaire". On ignore toujours les délais et les conditions qui doivent déboucher sur la signature d'un véritable accord», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la seule chose évidente était la reconnaissance par le Vatican de sept évêques nommés en Chine.
«À Hong Kong, cet accord est justement critiqué parce que les concessions du Vatican sont évidentes, alors que celles de Pékin ne le sont pas du tout», a constaté le père Dionissi.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Su Hao, professeur à l'Académie diplomatique de Chine, a de son côté salué l'accord.
«C'est un progrès dans le développement des relations entre la Chine et le Vatican. […] Néanmoins, les rapports diplomatiques entre le Saint-Siège et Taïwan constituent un obstacle sérieux dans le processus d'amélioration des relations entre la Chine et le Vatican, bien que ce dernier ait toujours été intéressé par une étroite coopération avec la Chine continentale, habitée par de très nombreux catholiques», a indiqué l'universitaire.
Toujours est-il que, selon ce dernier, le Vatican a fait une concession importante, et que l'accord signé est une très bonne base pour l'éventuel établissement à l'avenir de relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège.
De son côté, Pékin demeure ferme avec le Vatican, le sommant de rompre ses relations avec Taïwan et de cesser de s'ingérer dans les affaires chinoises.