Selon le général Valeri Guerassimov, chef d'état-major des forces armées russes, «la stratégie US du "Cheval de Troie" consiste en un usage actif du potentiel de protestations de la "cinquième colonne" afin de déstabiliser la situation tout en frappant avec les armes de haute précision les sites les plus importants dans le pays que Washington compte agresser», écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le général est convaincu que le Pentagone applique à présent cette stratégie avec le camp de Roukban, où sont détenus près de 40.000 de réfugiés syriens au cœur de la zone d'al-Tanf de 55 km illégalement occupée par les Américains en Syrie.
Comme l'a annoncé le général Mikhaïl Mizintsev, chef du Centre national de gestion de la défense de Russie, la situation des réfugiés dans le camp est «insupportable et continue de se détériorer». Selon les informations du Comité international de la Croix-Rouge, la plupart des habitants du camp «ont exprimé lors d'un sondage leur volonté de quitter la zone d'al-Tanf et de revenir dans leur foyer».
Malgré tout, samedi dernier, les États-Unis ont rejeté la demande de la Russie et de la Syrie de laisser passer dans la zone d'al-Tanf des moyens de transport pour évacuer les réfugiés. Le général Mizintsev pense que les Américains ont agi ainsi pour ensuite prétendre les défendre contre les répressions du «régime syrien». C'est en effet le principal argument justifiant la présence des forces américaines sur place.
Selon ces même informations, plusieurs centaines de terroristes auraient été secrètement envoyés par les militaires américains par petits groupes de l'autre côté de l'Euphrate sur le territoire syrien depuis l'Irak: «Leurs familles ont été transportées en tant qu'otages par les Américains au camp d'al-Khol, dans la province de Hassaké».
«Si les cellules de Daech* s'activaient à nouveau, cela pourrait entraîner une présence à long terme des pays de la coalition menés par les USA en tête en Syrie. Et il ne faut certainement pas s'attendre à la remise des territoires occupés au régime de Bachar el-Assad à court terme», affirme le colonel Chamil Gareev, expert militaire.
«Les terroristes organisent tous les jours des provocations contre les forces gouvernementales. Et le ministère russe de la Défense a déclaré à plusieurs reprises que les terroristes pouvaient utiliser l'arme chimique dans la région afin d'en accuser ensuite le gouvernement d'el-Assad. Les USA pourraient s'en servir comme prétexte pour relancer les bombardements contre les sites militaires syriens avec des missiles de haute précision et des bombes aériennes», estime Chamil Gareev.
Comme l'a annoncé samedi Valeri Guerassimov, la Russie est prête à répondre à de telles stratégies américaines. Selon lui, cette réaction s'appuie sur la «stratégie de défense active» qui, compte tenu du caractère défensif de la doctrine militaire russe, prévoit un ensemble de mesures pour la neutralisation préventive des menaces à la sécurité de l'État. «Nous devons devancer l'adversaire dans le développement de la stratégie militaire, avoir un pas d'avance», a ajouté le général.
Bien sûr, il est peu probable que la «stratégie de défense active» soit utilisée par la Russie en Syrie directement contre les États-Unis. Mais ce sera certainement le cas contre les combattants de Daech* et d'autres groupes terroristes illégaux soutenus par ces derniers.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.
*Organisation terroriste interdite en Russie