Les propos de Vladimir Poutine sur les mesures que la Russie sera contrainte de prendre après le retrait unilatéral des États-Unis du traité FNI ont été abondamment commentés à l'Otan, lequel a qualifié ces projets d'«inacceptables». Au lendemain de l'adresse annuelle du Président russe à l'Assemblée fédérale, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a tenu à rappeler que le chef de l'État n'évoquait que des mesures de riposte en cas «d'agression de la part des partenaires».
«Pourquoi s'énerver de la sorte? Il y a un an, tous nos partenaires occidentaux se bousculaient en déclarant qu'il ne fallait pas redouter les "dessins animés russes" avec les armements dernier cri, que c'était un bluff du Kremlin», a-t-elle rappelé.
«Et voilà que d'un coup, ils ont "compris" ce qui était sur "la séquence" et ont même commencé à deviner ce à quoi c'était lié», a ironisé Maria Zakharova sur son compte Facebook.
S'exprimant mercredi devant l'Assemblée fédérale, Vladimir Poutine a attribué à Washington la responsabilité du non-respect du Traité FNI, ajoutant que l'administration américaine «cherchait à se blanchir et à désigner des coupables».
Il a rappelé qu'il suffisait de 10 à 12 minutes à certains types de missiles pour atteindre Moscou. «Dans ce contexte nous serions contraints —je souligne que nous serions justement contraints- de prendre des mesures symétriques et supplémentaires», expliquait-il.
Selon le Président russe, dans ce cas-là, les armes russes pourraient être utilisées non seulement contre les zones d'où provient une menace directe, mais également contre celles où se trouvent des centres qui prennent des décisions sur l'utilisation des systèmes de missiles contre la Russie.
Vladimir Poutine a indiqué, le 2 février, que la Russie suspendait aussi sa participation au Traité, en réponse au retrait unilatéral des États-Unis. Il a affirmé que Moscou ne se laisserait pas entraîner dans une nouvelle course aux armements onéreuse, avant d'ajouter que toutes les propositions russes sur le désarmement restaient «sur la table» et que les portes restaient «ouvertes».