14 ouvriers tunisiens ont été kidnappés, jeudi 14 février à Zaouïa, dans le nord-ouest de la Libye, par des « éléments armés » qui exigent la libération d'un prisonnier condamné en Tunisie pour trafic de drogue, a appris Sputnik de sources concordantes.
«Les ouvriers ont été kidnappés, jeudi, à l'entrée Sud de la ville de Zaouia, alors qu'ils s'acheminaient vers la raffinerie de pétrole, où ils travaillent», a déclaré à Sputnik Mustapha Abdelkebir, président de l'Observatoire tunisien des droits de l'homme (OTDH), une ONG qui suit de près la crise libyenne.
Selon les informations obtenues par l'ONG, et corroborées par une source officielle qui s'est exprimée à Sputnik, l'enlèvement est le fait «du clan d'un ressortissant libyen, condamné en Tunisie dans une affaire de trafic de drogue, et qui exige sa libération», a affirmé Mustapha Abdelkebir.
Une cellule de crise a été mise en place au sein du département ministériel pour suivre le dossier et obtenir la libération des otages, a ajouté la même source.
Le ministre des Affaires étrangères avait pris contact avec son homologue libyen en insistant sur « la nécessité d'assurer la sécurité » des otages, « leur prompt élargissement » ainsi que « leur rapatriement sains et saufs», informe pour sa part un communiqué de la diplomatie tunisienne.
Le consulat général de Tunisie à Tripoli avait pris contact, pour sa part, avec les parties libyennes concernées pour mettre fin sans tarder à cette crise », d'après la même source.
«Il s'agit d'une médiation et de négociations engagés avec les dignitaires, notables et responsables locaux libyens pour arriver à libérer ces ouvriers. En aucun cas, toutefois, il ne s'agit de céder au chantage de ces éléments armés », a affirmé, pour sa part, le président de l'OTDH.
Plus de 12 000 travailleurs tunisiens sont installés en Libye, un pays en proie à l'instabilité politique et sécuritaire depuis la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011.
Les précédents les plus spectaculaires remontent aux mois de mai et juin 2015, avec l'enlèvement de 254 Tunisiens suivi par la détention de dix diplomates tunisiens par une phalange armée à Tripoli, alors que la capitale libyenne se trouvait sous le contrôle des milices de Fajr Libya.
Un dénouement favorable est venu, systématiquement, sanctionner les négociations engagées avec la facilitation des autorités et chefs locaux libyens. De son côté, Tunis a procédé, dans certains cas, à l'extradition de ressortissants libyens, qui ont été remis aux autorités libyennes compétentes.
Le sort des deux journalistes, Soufiene Chourabi et Nadhir Guetari, disparus depuis septembre 2014, demeure, quant à lui, toujours inconnu.