La Chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) tiendra une audience, vendredi 1er février à La Haye, pour se prononcer sur la libération de l'ex-Président ivoirien, Laurent Gbagbo, et de son ancien ministre, Charles Blé Goudé, acquittés par la Chambre de première instance, le 15 janvier.
«En principe, la chambre va entendre les observations des parties, ensuite délibérer et préparer sa décision. Il n'est pas possible de savoir, pour l'instant, si la décision peut tomber le jour même ou pas», a précisé Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI, à Sputnik.
Cette dernière hypothèse ne correspond qu'en partie à la requête de l'Accusation, qui argue de « circonstances exceptionnelles » justifiant le maintien en détention des deux anciens coaccusés, et le cas échéant, leur mise en libérté sous condition.
Les avocats de la Défense se basent, quant à eux, sur l'acquittement prononcé par le jugement en première instance et requièrent une mise en liberté immédiate.
Saisie par le Procureur, la chambre d'appel de la CPI avait suspendu, le 18 janvier, la décision de « libération immédiate » prononcée par la première Chambre suite à l'acquittement des deux anciens coaccusés.
L'Accusation avait, dans un premier temps, saisi la Chambre de première instance d'une requête visant à suspendre l'effet de la libération immédiate, dans l'optique d'un appel qu'elle entendait interjeter contre la décision d'acquittement.
Toutefois, la Chambre de première instance avait estimé, à la majorité des voix, «qu'il n'y avait pas de circonstances exceptionnelles allant à l'encontre de la mise en liberté de M. Laurent Gbagbo et M. Charles Blé Goudé suite à leur acquittement», précisait un communiqué de presse de la CPI.
Les deux anciens coaccusés ivoiriens devaient répondre de quatre chefs d'accusation dans le cadre de leur implication présumée dans les violences postélectorales de 2010-2011 en Côte d'Ivoire qui ont fait 3.000 morts, selon l'ONU.
L'issue de la procédure en cours devant la Cour pénale internationale revêt un enjeu politique crucial pour Laurent Gbagbo, dont les proches n'ont pas exclu qu'il se présente à l'élection présidentielle dans son pays, prévue en octobre 2020.