«Les chefs d'État et de gouvernement présents à la réunion ont conclu à des doutes sérieux quant à la conformité des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante avec les suffrages exprimés. En conséquence, les chefs d'État et de gouvernement ont appelé à la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections.»
Le communique final de l'Union africaine (UA) est sans ambiguïté: réunis à Addis Abeba pour examiner la situation en République démocratique du Congo (RDC) jeudi 17 janvier, les chefs d'État africains ont appelé les autorités congolaises à s'abstenir de proclamer les résultats définitifs des élections du 30 décembre.
L'Union africaine «exhorte tous les acteurs concernés en RDC à interagir de manière positive avec la délégation africaine de haut niveau dans l'intérêt de leur pays et de ses habitants.»
De plus, «le sommet demande instamment à la communauté internationale de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo», poursuit le texte.
Cette déclaration intervient alors que la Cour constitutionnelle congolaise ne s'est pas encore prononcée sur les recours qui lui ont été soumis. Sur la base des «résultats provisoires» en sa possession, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait déclaré l'opposant Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle avec 38% des voix.
Martin Fayulu, un autre opposant, revendique pour sa part la victoire, avec plus de 60% des voix. Il dénonce un «putsch électoral» du Président sortant, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, avec la «complicité» de Félix Tshisekedi et a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, dont le verdict est attendu ce vendredi 18 janvier.