Quelles seront les conséquences du Brexit pour le GPS européen, le système Galileo? Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales (CNES) a apporté quelques éléments de réponse lors de la conférence de presse annuelle du centre de recherche, le 8 janvier dernier.
«Galileo est l'un des projets de la Commission européenne touchés par l'article 50. Un des deux centres, qui est au Royaume-Uni, va fermer. Un centre alternatif entre en service à Madrid», a expliqué Jean-Yves Le Gall lors de la conférence de presse annuelle du CNES.
Avec la délocalisation d'un centre de traitement des données depuis le Royaume-Uni vers l'Espagne, ce sont des dizaines d'emplois directs et indirects qui sont menacés. Pourtant, ce n'est pas ce qui inquiète le plus Londres. Le Brexit aura indubitablement d'autres conséquences, même si celles-ci ne se feront sentir qu'une fois que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sera effective.
En sortant du programme Galileo, le Royaume-Uni perd en effet bien plus qu'un système de navigation, certes plus précis que ses équivalents américains ou chinois, mais remplaçable; il perd surtout un accès privilégié au PRS [pour Public Regulated Service, ndlr], le réseau crypté de Galileo, qui est l'apanage des gouvernements des pays membres.
«Le Royaume-Uni est partie prenante de Galileo et du PRS. Si le Royaume-Uni sort de l'Union européenne, il sort de l'utilisation du PRS et s'il veut revenir, c'est avec le statut de membre associé», a précisé le président du CNES.
Il est, selon le président du CNES, d'ores et déjà utilisé par plus de 600 millions de personnes à travers le monde, chiffre qui s'accroît de jour en jour puisqu'il est également le système de navigation par défaut des nouveaux smartphones, ce qui représente près de 50 millions de nouveaux utilisateurs par mois.