Après la Syrie, l’opposition syrienne armée aurait-elle l’Algérie dans son viseur?

© AFP 2024 BARAA AL-HALABIUn combattant de l'Armée syrienne libre (ASL)
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Suite à la récente arrestation de 35 combattants de l’Armée syrienne libre à la frontière sud de l’Algérie avec le Mali et le Niger, les autorités algériennes sont convaincues que le pays est visé par un plan de déstabilisation, selon un responsable du ministère de l’Intérieur chargé du dossier des migrations.

«Il y a une volonté de déplacer vers l'Algérie des conflits de zones de guerre et de zones de crise», a déclaré le 6 janvier Hassan Kacimi, le directeur d'étude au ministère algérien de l'Intérieur en charge du dossier des migrations, dans un entretien accordé au site d'information Tout Sur l'Algérie (TSA). Selon ce responsable, des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) ont été arrêtés à la frontière sud de l'Algérie avec le Mali et le Niger alors qu'ils se fondaient au milieu de migrants venus de Syrie.

Pour M.Kacimi, il n'y a aucun doute quant à la motivation de l'arrivée dans les régions du Maghreb et du Sahel de ces combattants ayant participé à la guerre en Syrie. «Il y a des enjeux géostratégiques, un rééquilibrage de forces au niveau de certains espaces plus au moins sensibles et stratégiques où il y a beaucoup de minéraux pour lesquels il y a une concurrence féroce pour leur contrôle», a-t-il soutenu.

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Évoquant l'identité des personnes récemment interpellées dans le sud du pays, le directeur a affirmé qu'«il ne s'agit pas de migrants ni de personnes en quête de protection internationale». «Ils viennent d'Alep. Nous avons trouvé dans leur WhatsApp des échanges de communication avec un général major de l'Armée syrienne libre (ASL) qui leur ordonnait de prendre contact avec les membres de la communauté syrienne en Algérie», a-t-il ajouté. «C'était leur mission en attendant d'aller vers d'autres scénarios qui pouvaient être nuisibles à notre pays», a-t-il encore expliqué en précisant que «ce général major encadrait le redéploiement en Algérie de ces djihadistes dont une partie devait aller en Europe».

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Tout en indiquant que sur les 150 Syriens, Palestiniens et Yéménites refoulés il y avait «35 militaires [de l'ASL, ndlr] dont des officiers et des officiers de rang», Hassan Kacimi a précisé que «derrière tout cela, il y a une logistique, une organisation et des moyens financiers». «Le dernier de ces gens-là a dépensé plus de deux millions de dinars [14.800 euros, ndlr]. Sur certains, on a retrouvé plus de 15.000 dollars [13.100 euros, ndlr] dans la poche», a-t-il souligné en lançant qu'«il y a eu beaucoup de complicité locale dans les capitales par lesquelles ils sont passés».

Détaillant le circuit suivi par ces combattants pour arriver dans la région du Sahel, le responsable a affirmé qu'ils étaient «transportés par avion en Turquie, ils ont été déplacés au Soudan où ils ont eu de faux passeports soudanais». «Après, ils ont fait le voyage en Mauritanie par avion. Certains sont passés par l'Égypte», a-t-il encore expliqué en précisant qu'«ils se sont déplacés au nord du Mali sous escorte de groupes terroristes [maliens, ndlr]».

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Dans son édition du 15 août, citant un rapport de l'Onu concernant le redéploiement des terroristes de Daech* dans les pays du Maghreb après leur déroute en Syrie et en Irak, le journal L'Expression écrivait que le rapport «reconnaît la présence en Libye de 3.000 à 4.000» éléments de l'organisation terroriste.

Citant le même rapport de l'organisation internationale, le quotidien arabophone marocain Al Ahdath Al Maghribia a relevé dans son édition du 14 août que «1.473 combattants marocains» ont fait partie des rangs de Daech*, dont le retour éventuel dans la région constitue un véritable danger.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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