Le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement réagi le 10 octobre, dans un communiqué, aux propos de Felipe Gonzalez Morales, le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme de l'Onu (HCR) sur les droits des migrants, accusant l'Algérie d'expulser à tout va les migrants sahariens et subsahariens vers le Niger.
«Le gouvernement algérien a pris connaissance avec étonnement du contenu de la conférence de presse de M. Felipe Gonzalez Morales, rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme sur les droits des migrants au terme de sa visite au Niger», a indiqué le communiqué du ministère. L'Algérie «rejette globalement et dans le détail les assertions de ce dernier qui non seulement outrepasse les limites de son mandat, mais prend pour vérités les allégations des personnes reconduites à la frontière pour séjour illégal», a-t-il encore affirmé.
Quant à la mission de l'Onu chargée de venir en aide aux migrants dans la région, «le gouvernement algérien a sollicité des explications du représentant de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dont le bureau au Niger a changé de vocation pour devenir un vecteur de propagande alimentant et entretenant depuis des mois une campagne de désinformation contre l'Algérie», a conclu le communiqué.
L'Algérie, selon les statistiques de l'OIM, a expulsé vers le Niger 35.600 Nigériens depuis 2014 — dont plus de 12.000 depuis le début de l'année 2018 — ainsi que plus de 8.000 migrants venus d'Afrique de l'Ouest depuis septembre 2017.