À l'approche de l'élection présidentielle d'avril 2019 en Algérie, dont la convocation du corps électoral est prévue, selon la constitution, pour le 20 janvier, le chef de l'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) algérienne a mis en garde le mardi 8 janvier les généraux algériens à la retraite. En effet, ces derniers souhaitent que l'ANP intervienne pour empêcher la possibilité d'un 5e mandat ou d'une prolongation du mandat actuel du Président sortant Abdelaziz Bouteflika. La mise en garde s'adresse directement au général-major Ali Ghediri qui, dans un entretien accordé le 25 décembre au journal El Watan, a appelé le chef de l'armée à prendre ses responsabilités quant à cette élection.
Tout en dénonçant le fait que «ces individus se sont permis de s'autoproclamer porte-parole de l'institution militaire et d'être asservis à des parties qui n'accordent aucune considération aux intérêts suprêmes de l'ANP», M. Gaïd Salah a affirmé «que l'Armée nationale populaire ne prêtera pas attention […] à ceux qui ont égaré la capacité d'établir une distinction entre ce qui est personnel et ce qui est national», selon le communiqué du MDN.
«D'après ce qui s'écrit et se dit, certains demandent un report de la présidentielle, d'autres la continuité. Tous les schémas anticonstitutionnels sont mis sur la table. Connaissant de près le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, je me défends de croire qu'il puisse avaliser la démarche d'aventuriers», a-t-il soutenu. «Je m'interdis d'imaginer que le général de corps d'armée Gaïd Salah puisse permettre à ces gens-là de transcender ce qui est prescrit par la Constitution pour assouvir leur désir, leur instinct et leurs ambitions», a-t-il enfin ajouté en soulignant que «je ne pense pas qu'il puisse trahir sa devise qu'il ne cesse de nous répéter: "le pays avant tout"».