Contrairement à l'annonce faite le mois dernier par le Pentagone de réduire de 10% le nombre de militaires déployés en Afrique dans les prochaines années, pour se concentrer sur les menaces russe et chinoise, un rapport publié récemment par le magazine The Intercept va à contre-pied de cette affirmation. En effet, se basant sur des documents du Commandement des États-Unis pour l'Afrique (AFRICOM), déclassifiés récemment dans le cadre de la loi Freedom of Information Act, l'enquête de ce média a montré que l'Algérie, l'un des principaux alliés de la Russie et de la Chine en Afrique, était encerclée par trois bases militaires américaines. Plus encore, les États-Unis sont en train de se déployer massivement d'un point de vue militaire sur le continent africain, a ajouté la même source.
Dans un entretien accordé le 4 décembre à l'AFP, le général Roger Cloutier, le commandant des forces de l'armée de terre américaine en Afrique (USARAF) a confirmé les conclusions de l'enquête de The Intercept. «Non, nous ne nous désengageons pas», a déclaré le haut gradé. «Nous sommes plus engagés que jamais, et nous cherchons de nouvelles occasions de nous impliquer encore davantage», a-t-il encore ajouté.
Selon les documents de l'AFRICOM révélés par le média américain, près de 7.200 GI sont déployés sur 34 sites militaires dont disposent les États-Unis en Afrique à la fin 2018. La plus grande concentration de ces sites se trouve dans le nord et à l'ouest du continent ainsi que dans le Corne de l'Afrique, selon la même source.
En conclusion, le rapport laisse penser que les États-Unis ont une stratégie de déploiement en Afrique de grande envergure, obéissant à une vision stratégique, au-delà du prétexte de la lutte antiterroriste souvent évoqué, qui consisterait à contrecarrer l'influence chinoise, russe et française.